Communauté musulmane de Porto-Novo : Ichâou Alakouko Samad intronisé nouvel Imam central 

Actualités

(Des fidèles remercient le patriarche Karim da SILVA et prient Allah de prolonger ses jours)

Dans une ambiance de recueillement vibrante et d’espérance collective, la communauté musulmane de Porto-Novo a tourné une page de son histoire ce vendredi. Sous le ciel azuréen de la capitale béninoise, les fidèles, venus en masse, ont assisté à l’intronisation solennelle du nouvel Imam central, ICHÂOU Alakouko Abdou Samad.

La disparition de l’Imam OUZEFA AMZAT, figure vénérée rappelée à Allah, aurait pu laisser un vide. Mais sous l’impulsion visionnaire du patriarche Karim Da Silva Kamar Deen II, le conseil de la communauté musulmane a agi avec célérité, suivant une tradition immuable : « La nature a horreur du vide, et l’harmonie naît de la continuité », souligne M. AKANNI, secrétaire général du CCMP. 

C’est ainsi qu’au cœur de la mosquée centrale, lieu sacré où les prières résonnent comme des promesses, ICHÂOU Alakouko Samad a reçu le turban blanc de sagesse, symbole de son ascension. Sous les regards émus des dignitaires et des fidèles, le rituel de turbanisation a scellé son destin : celui de guider spirituellement la communauté musulmane de la capitale.  

« Les ambitions divisent, mais la tradition unit », rappelle Kamar Deen II, dont la clairvoyance a évité les écueils des rivalités. Après la cérémonie, le cortège solennel, baigné de chants et de prières, s’est dirigé vers la résidence du patriarche. Là, sous les mains tendues des anciens, Samad a reçu l’onction finale, mélange de bénédictions et d’exhortations à incarner « la paix qui surmonte les tempêtes ». 

Dans un discours empreint d’humilité et de détermination, le nouvel Imam a juré de « se hisser à la hauteur de cette charge sacrée ». « Je serai le serviteur de la concorde, le gardien de l’union, et le pont entre les cœurs », a-t-il déclaré, sous les « Amine » fervents de l’assemblée. Un engagement salué par les fidèles, dont les prières ont monté vers le ciel pour le patriarche : « Qu’Allah prolonge ses jours, afin qu’il achève son œuvre d’harmonie ! »

Derrière les ors liturgiques et les chants sacrés, c’est l’âme résiliente de Porto-Novo qui s’exprime. Une communauté qui, face à la mort, choisit la vie ; face au deuil, célèbre l’espoir. « Le roi est mort, vive le roi ! » clament les traditions. Mais ici, c’est d’une autre royauté dont il s’agit : celle de la foi inébranlable, guidée par un homme dont le turban n’est pas un fardeau, mais une couronne de service. 

Fréjus MASSIHOUNTON