Au Liban, frappé par l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, les prix des carburants ont augmenté mardi 29 juin de plus de 30% après une levée partielle des subventions. Les pénuries provoquent depuis des semaines d’interminables files d’attente devant les stations-service.
L’augmentation des prix des carburants est la première étape avant la levée totale des subventions en raison de l’épuisement des réserves en devises de la Banque du Liban.
Le pays connaît depuis des semaines des pénuries de carburants et d’autres produits de consommation. Ces pénuries sont dues principalement à trois facteurs : le retard pris par la Banque centrale dans l’ouverture de nouvelles lignes de crédits au bénéfice des importateurs ; la contrebande vers la Syrie de produits subventionnés ; et enfin le stockage pratiqué par les fournisseurs et les commerçants dans l’attente de la levée des subventions afin de vendre à des prix plus élevés.
La colère se poursuit
La levée partielle des subventions est une arme à double tranchant. Elle devrait d’un côté permettre le réapprovisionnement du marché en essence et en mazout, mais en même temps, elle risque de provoquer une hausse des prix dans un pays où l’inflation a atteint 120% en un an.
Six navires citernes ont commencé à décharger leurs cargaisons dans la nuit de lundi à mardi et le carburant a commencé à être livré dans la journée dans les différentes régions.
Cela n’a cependant pas calmé la colère des Libanais : des manifestants ont bloqué mardi de grands axes routiers dans tout le pays afin de protester contre la dégradation de leurs conditions de vie.
RFI