Fred HOUENOU ; ancien Conseiller technique à l’emploi des jeunes du Président Boni Yayi répond à Monsieur Valentin AGOSSOU DJENONTIN; ancien ministre de la justice, garde des Sceaux réfugié en France. Dans un texte sur sa page facebook, il tacle l’ancien président Boni Yayi. « Il y a celui qui dit aux femmes qu’il les aime et il y a celui qui le leur démontre par des actes », écrit-il. Lire l’intégralité de son texte.
Monsieur le ministre,
Je ne me serai certainement pas permis de vous écrire si dans votre tribune en date du vendredi 24 mars 2023, vous n’avez pas entre autres cité parmi ceux que vous considérez comme des traites au président Yayi pour s’être retrouvés aujourd’hui soutiens du Président Talon, « les fous du roi », groupe d’animation de la jeunesse politique ayant soutenu les actions du Président Yayi dont je fus le porte parole de 2010 à 2016. Mais avant de vous répondre convenablement sur les motivations profondes qui ont poussé les « fous du roi » à se détacher du président Yayi dès la fin de son mandat, je voudrais d’abord vous dire que le Président Talon et le président Yayi n’ont pas le même destin car Dieu ne trace pas le même destin à tous ses enfants.
Vous avez bien cité la parabole de Pierre et de Jésus. Oui je parle bien de parabole car toute la bible n’est que parabole qu’il n’est point donné à tous de comprendre.
N’est ce pas ce que disait Jésus à ses disciples dans le livre de Mathieu au chapitre 13 verset 10 « Les disciples s’approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? 11Jésus leur répondit : Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné. 12 Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. 13 C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent ».
Comme vous le voyez votre parabole pour parler du reniement de Pierre est très mal choisie, car Jésus dira lui même à ce Pierre dans le livre de Matthieu Chapitre 16 Verset 19 :
« Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ». Bref nous n’avons pas le temps maintenant pour un recyclage des fondamentaux des Ecritures Saintes.
Comme je vous le disais, le président Talon n’est pas le président Yayi car Dieu dit dans sa parole notamment dans Romains 9v10-13 :
« Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, – 12 il fut dit à Rébecca: L’aîné sera assujetti au plus jeune; 13 selon qu’il est écrit: J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü ».
Le président Patrice Talon depuis le début de son mandat s’est toujours présenté aux béninois sans fioritures et sans artifices. Il n’est pas l’homme que vous décrivez à longueur d’éditoriaux à charge.
Jusqu’à présent il est celui qui a eu le courage depuis l’ère du renouveau démocratique de forcer le destin en engageant l’Assemblée Nationale dans une modification de la constitution qui a eu pour effet une plus grande représentativité des femmes dans notre parlement, ce que vient encore récemment d’applaudir le président Boni Yayi qui n’avait pas en son temps manqué de nourrir une telle ambition légitime. Malgré la réticence de bien de personnes influentes de son entourage, seule sa force de conviction l’a emporté et lui seul a convaincu les députés d’agir pour la postérité.
Il y a ceux qui pérorent sur l’égalité des droits entre femmes et hommes et il y a ceux qui prennent tous les risques pour en faire une réalité.
Il y a celui qui dit aux femmes qu’il les aime et il y a celui qui le leur démontre par des actes. Le président Patrice Talon, c’est celui là qui n’a jamais perdu sa capacité d’indignation face aux violences inacceptables dont sont victimes les édifices publics et privés quand son prédécesseur encourageait des badeaux recrutés pour lancer des coktails molotov contre des bâtiments publics. Le président Talon c’est celui qui a su trouver les mots pour réconforter nos forces de l’ordre blessés dans leur devoir de maintien de la paix et de la sécurité par des jeunes surexcités à l’idée de défendre la démocratie dans la violence en s’attaquant aux forces républicaines pendant que son prédécesseur qui avait prêté serment deux fois avant lui était aux abonnés absents, alors que sa seule présence au côté de son successeur aurait pu calmer les velléités et éviter la prison inutile à plusieurs.
Au cours des sept dernières années, nous avons vu son courage, son énergie mêlée d’expérience, ses revirements sur des réformes après avoir entendu des arguments justes, sa générosité en portant au cœur le message de celles et ceux qui font le Benin au quotidien.
Désormais les travailleurs domestiques doivent être déclarés à la sécurité sociale. Nous avons aussi vu les blessures qui lui ont été infligées même jusqu’en s’attaquant à sa vie privée par des réjouissances de sa maladie, et de sa supposée mort. Non, il n’a rien à avoir avec ce portrait malveillant, injurieux dressé par tous ceux qui continuent de faire de l’anti-talonisme le seul argument de leur engagement politique.
Aucun président n’a fait sous l’ère du renouveau démocratique l’objet d’un tel pilonnage.
Pourquoi ?
Parce qu’il a engagé des réformes ?
Et l’assainissement de la vie publique nationale qui fait que beaucoup se retrouvent au dehors pour échapper à la justice ?
Parce qu’il a osé, parce qu’il a foncé, parce qu’il n’a pas fait semblant comme tant d’autres avant lui?
Je dis à nos compatriotes, jugez le Président Talon sur ses actes, jugez le sur sa capacité à affronter les crises, jugez le sur sa façon de vouloir aller plus loin, discernez en lui cette part d’audace sans laquelle le Bénin serait déclassé dans ce quart de siècle en plein bouleversements économique, sanitaire et politique.
Le président a agi, il a décidé, il a tranché, il est difficile d’en dire autant de ses adversaires.
Vous êtes dans la parole, Patrice Talon est dans l’action. Personne ne se pose aujourd’hui la question de savoir s’il y a un chef d’État au Bénin, parce que l’autorité de l’État a été restaurée et le bien public respecté. Il n’est pas seulement président de la République, il est aussi Chef de l’État et il l’a prouvé dans les situations les plus dures. J’utilise ce mot Chef de l’état parce que le Bénin est défié par une crise qui est bien plus qu’une crise financière, c’est une crise identitaire où tout est galvaudé où l’enrichissement illicite a été érigé en règle d’or, depuis les acteurs politiques, passant par les opérateurs économiques jusqu’aux les jeunes qui se réfugient derrière le chômage pour justifier leur inconséquence.
J’utilise ce mot de Chef de l’État parce que lui, il a compris que le chemin de la croissance et du travail est étroit et difficile, c’est celui des réformes et des investissements par opposition à celui des promesses populistes et démagogiques. Chef de l’État, parce que lui sait que notre combat pour tirer profit de la mondialisation devra passer par la compétitivité de nos entreprises et la réforme de nos universités.
Voilà pourquoi il fallait au Bénin un chef de l’État et pas d’un champion de l’esquive.
Monsieur le ministre, voyez-vous, j’ai encore beaucoup à vous dire sur cet homme pour vous montrer qu’il ne finira jamais comme l’autre car sa gouvernance enfante des idées nouvelles qui font qu’il sera toujours dans l’avenir et non dans le passé même à la fin de son mandat.
Maintenant pour en revenir à votre méchanceté gratuite contre vos anciens collègues de gouvernement qui aujourd’hui continuent d’apporter leur modeste contribution à la construction de notre pays à côté du président Talon, comment se fait il que vous qui semblez être si versé dans les écritures ne sachez pas pourquoi les disciples de Jean Baptiste qui étaient avec lui à savoir Pierre, André, Jean et Jacques, l’aient tous quitté pour suivre Jésus. Jean a dit :
« qu’il croisse et que moi je diminue ». À partir de cet instant la mission de Jean baptiste était terminée et commença celle de Jésus. C’est Jésus qui était l’envoyé, Jean n’était que le précurseur pour préparer le chemin et d’ailleurs il dit lui même après moi vient celui qui m’a précédé, il était avant moi et je ne suis pas digne de délier les sandales. N’avez vous jamais appris que monsieur Talon fut celui que Dieu a utilisé pour porter Yayi Boni au pouvoir ?
N’était il pas avant lui? Était ce un secret que le président Talon proposait des ministres au gouvernement du Président Boni Yayi ?
Maintenant celui dont vous parlez particulièrement avait un fief électoral déjà bien avant l’arrivée au pouvoir du président Yayi, contrairement à vous. Il a la responsabilité de s’engager au profit de ses mandants ou ne savez vous pas que la politique se fait dans l’intérêt des populations qui se reconnaissent à travers soi ?
Et que vous importe si de part son engagement au côté du président Talon, ce dernier lui confie des responsabilités qu’il n’avait pas eu précédemment ?
Et pourquoi n’a t’il pas senti le besoin de grandes cérémonies de remerciement comme avant ?
Simplement parce que celui avec qui il marche désormais reconnaît la valeur des hommes de grandes qualités et n’a pas besoin de les humilier dans des salamalecs pour des broutilles.
Je comprends que votre situation actuelle soit bien inconfortable, mais vous ne devriez vous en prendre qu’à vous même pour avoir faire preuve de naïveté politique. Vous saviez bien que ce fut à la faveur des mouvements de pasteurs ayant une connaissance douteuse de la parole de Dieu que vous fûtes nommé ministre et non en tant que militant politique chevronné ayant un parcours politique et un bagage politique lourd en comparaison à ceux à qui vous vous comparez aujourd’hui. Il eut fallu pour vous demeurer ministre de la culture mais vous avez accepté être manipulé pour que votre patron règle ses comptes avec son ancien mentor. Ainsi vous êtes passé ministre de l’économie maritime dès l’éclatement du PVI, ensuite ministre de la justice dès le soulèvement de l’affaire tentative d’empoisonnement et pour finir président de la commission interministérielle en charge du dossier coton dès la sortie du dossier SODECO.
Voyez vous, en fait vous n’avez jamais servi la bible que vous brandissiez et qui vous a fait nommer mais avez préféré servir l’homme dans sa vendetta personnelle et aujourd’hui vous paraissez même pathétique dans vos propos.
N’est-ce pas pour des gens tels que vous que le général Mathieu KEREKOU parlait d’intellectuels tarés ?
Comme le disent les ivoiriens : « quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer » .
Pour ce qui est des fous du roi, vous n’êtes pas sans savoir qu’ils étaient les seuls ( moi en occurrence) à avoir dit à son temps au président Boni Yayi que le choix du candidat qu’il avait effectué n’était pas des plus fédérateurs et avaient proposé et défendu plusieurs autres candidats notamment, mais que le président qui visiblement nourrissait l’intention secrète de revenir aux affaires et se disait vouloir confier le pouvoir à quelqu’un qui ne connaissait pas les rouages du milieu politique nationale, a balayé méthodiquement d’un revers de la main chacune des propositions. Et que suite à une séance en domicile de 19h à 3h du matin, il a fini par menacer de combattre ses propres jeunes s’ils n’allaient dans son sens et que là encore je fus bien le seul, tout conseiller que j’étais à lui dire, monsieur le Président vous allez droit dans le mur et moi je refuse d’y aller avec vous. Et que ce ne fut qu’après des interventions multiples de Komi Koutché que je suis revenu pour quelques jours de campagne à Cotonou et Calavi.
Pour finir, vous savez aussi que pour avoir reconnu la victoire et féliciter le candidat Talon le 20 mars 2016, le président Yayi a fait décorer tous ses conseillers avant de passer le témoin à son prédécesseur sauf moi sous prétexte qu’avoir reconnu la victoire de l’adversaire était une trahison, tout comme si ne pas l’avoir reconnu aurait changé quelque chose, alors que c’était clair pour tous que le peuple nous avait rejeté dans les urnes.
Monsieur le ministre, voyez vous, ces hommes et ces femmes qui ont une petite estime et une toute petite conscience de ce qu’est la continuité de l’État ne seraient certainement pas devenu adversaires au président Talon par obéissance ou reconnaissance au président Yayi. Ils savent discerner ce qui est lucide de ce qui provient de l’émotion.
Merci monsieur le ministre.
Du fond du cœur j’espère vous revoir bientôt à Cotonou.
Fred HOUENOU