L’avion du président français s’est posé en fin de matinée ce jeudi sur l’aéroport d’Abidjan. Il s’agit de la première étape de la tournée africaine de François Hollande, qui le mènera vendredi et samedi au Niger puis au Tchad. Pour l’heure, il est avant tout question d’économie puisque la France est le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire.
François Hollande est arrivé à Abidjan avec plus d’une heure de retard sur l’horaire prévu. A sa descente de l’avion, il a été accueilli par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Premier bain de foule rapide pour le président français, qui est allé serrer quelques mains à sa sortie de l’aéroport. Il a ensuite pris la direction de la résidence de France pour rencontrer la cinquantaine de chefs d’entreprise de la délégation française, pour une visite qui se veut avant tout axée sur l’économie.
François Hollande vient en Côte d’Ivoire pour vanter le savoir-faire français dans nombre de domaines, à l’heure où le pays est en plein boom économique. Au moment aussi où les sociétés françaises doivent de plus en plus faire face à la concurrence asiatique et américaine.
Le président français a ensuite effectué une sortie en bateau sur la lagune d’Abidjan. C’est là que le groupe Bouygues construit le troisième pont de la ville. Lors de cette visite, il doit notamment être question d’assainissement et d’urbanisme, des domaines dans lesquels les entreprises françaises ont une certaine expertise. Les présidents Hollande et Ouattara auront, à la mi-journée, un entretien qui sera suivi d’une conférence de presse commune.
Rencontre avec l’opposition
Cette visite en Côte d’Ivoire aura aussi un volet politique pour François Hollande. Les relations entre le pouvoir et l’opposition, la situation des droits de l’homme : ce sont des thèmes que le président français va aborder en recevant cet après-midi des membres de l’opposition, dont le FPI de l’ex-président Laurent Gbagbo et des représentants de la société civile.
Des rencontres de routine auxquelles François Hollande va se sacrifier selon certains militants et analystes, qui observent que Paris ne semble pas chercher à peser dans le débat des droits de l’homme. Selon eux, les critiques de la France à l’égard de l’exercice du pouvoir d’Alassane Ouattara restent timorées, alors que le dialogue politique et la réconciliation restent poussifs.
Une demi-heure d’entretien sera accordée aux partis politiques, une autre demi-heure aux ONG. Face au président français, les uns et les autres auront-ils suffisamment de temps pour expliquer ce qu’ils dénoncent régulièrement dans la gestion du pouvoir Ouattara et notamment l’état de la justice ivoirienne, qui peine à convaincre de sa neutralité.
Dans le cas de la crise post-électorale par exemple, les poursuites judiciaires ne touchent que les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, soulignent les ONG, alors qu’une commission d’enquête nationale reconnaît la responsabilité des forces pro-Ouattara dans les tueries de 2010-2011. Une accusation que le pouvoir rejette, en réfutant toute intention d’installer l’impunité.