4ème mandature de la décentralisation au Bénin :  Franck Kinninvo apprécie la gestion des 100 premierS jours des maires

Politique

Au lendemain des élections communales et municipales de 2020, les maires du Bénin qui ont été élus par le conseil communal ou désignés par leurs partis politiques viennent de clôturer cent jours de gestion à la tête de leur commune. Reçu sur l’émission «Diagonale» de Bnews, un média digital, l’expert en décentralisation, Franck Kinninvo , a fait le tour d’horizon de la gestion faite par ces maires de la quatrième mandature de la décentralisation au Bénin.

Trois ou quatre mois après la prise de fonction des nouveaux maires, on note que la décentralisation est à un véritable carrefour et que la mayonnaise n’a pas encore suffisamment pris. Constat de Franck Kinninvo. De façon plus concise, les maires siégeant à la tête des communes en ce début de mandat n’ont encore fait l’exploit. Par endroits, certains n’arrivent pas à montrer les signes qu’ils peuvent combler les nombreuses attentes de leurs électeurs. Bref, pour l’invité de Jean Eudes Mitokpè et de Joël Tchogbe, nous sommes dans une nouvelle ère qui impose de nouveaux défis et par ricochet de nouvelles méthodes de travail aux maires élus ou désignés. Selon Franck Kinninvo, «pour apprécier les cent premier jours, on peut voir la difficulté des maires à démarrer ».

Plusieurs raisons justifient cette amère réalité. Franck Kinninvo note à cet effet, la Covid-19 qui a fait perdre beaucoup de ressources aux communes. « Dans certaines communes, on a évalué à plus de 2/3 le manque à gagner», informe-t-il. Aussi, il cite sous ce même chapitre des difficultés rencontrées par les maires, la loi explicative modifiant le code électoral qui a permis l’irruption des partis politiques en tant qu’acteur majeur de la gestion des collectivités territoriales. «Cela peut apporter le meilleur que le pire dans la décentralisation au Bénin», a-t-il souligné. Entre autres raisons, l’invité doigte les nombreuses réformes engagées par l’État dans la gestion foncière, la gestion des finances, le nouveau code de passation des marchés publics sans oublier l’introduction du numérique dans la plupart des services publics, la relecture de la Politique nationale de décentralisation et de déconcentration (Ponadec), le processus du cadre juridique de la décentralisation etc. qui ont selon son argumentaire, eu sûrement des implications au niveau des collectivités locales. En d’autres termes, ces réalités rentrent en ligne de mire des difficultés que rencontrent les maires dans le décollage des communes au cours de ces trois premier mois.

 

Les propositions de Franck Kinnivo pour la réussite de cette quatrième mandature de la décentralisation

 

Avant d’aborder le chapitre des approches de solution, rappelons que l’expert en décentralisation a également souligné comme cause, le fait que l’État, à travers le gouvernement, intervient aujourd’hui dans le champ de compétence des collectivités territoriales en vertu de programme national ou sous régional. On note globalement de ces propos qu’au terme des cent premier jour des maires de cette quatrième mandature, « la décentralisation est à un carrefour (…), on peut voir la difficulté des maires à démarrer», explique clairement Franck Kinninvo qui n’ira pas cette fois-ci par quatre chemins pour faire des propositions pouvant aider les nouveaux maires à réussir leur mission à la tête des communes. Il préconise par exemple la mise en place des conseils consultatifs de jeunes et de femmes dans les arrondissements pour permettre au maire de recueillir les préoccupations et attentes de leurs populations à la base. Il propose également la promotion de l’économie locale qui passe par les actions à entreprendre pour agir réellement sur les potentialités et atouts des communes afin de créer de la richesse. Face à la réalité du Covid-19 qu’il ne faut pas perdre de vue, Franck Kinnivo demande aux maires de plaider pour que le taux de transfert des ressources dans le budget de l’État  2021 soit amélioré; qu’on pense à envoyer des ressources  comme le Fond FADEC/Covid que le gouvernement vient d’octroyer aux communes pour permettre aux maires de territorialiser la riposte contre ce mal et booster ainsi l’économie locale.

En conclusion, l’invité de Bnews «pense qu’il faut donner un peu plus de temps aux maires parce-que quand ils sont arrivés, il y a eu une série de formations que le ministère a déroulé à leur intention, ce qui est une bonne chose et en plus, ils sont préoccupés maintenant par leur collectif budgétaire et déjà le budget de l’année 2021».

 

Roméo TOSSOU

 

Laisser un commentaire