Ce vendredi 13 septembre marquait le deuxième jour des négociations de Genève, réunissant le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, au sujet des armes chimiques du régime syrien. Les chefs des deux diplomaties, qui se sont exprimés à l’occasion de la fin de leurs échanges ce vendredi, se sont montrés confiants quant à la tenue d’une conférence de paix. Ils ont convenu de se retrouver le 28 septembre à New York afin de tenter de se mettre d’accord sur une date pour la conférence de pais dite de «Genève 2».
La rencontre Kerry-Lavrov aura duré 48 h à Genève. Mais durant ces deux jours de négociations, c’est de Damas qu’a jailli une lueur d’espoir.
Bachar el-Assad a fait deux gestes. Le premier, en promettant personnellement de mettre l’arsenal chimique syrien sous le contrôle de la communauté internationale. Et le second, en transmettant les documents nécessaires aux Nations unies pour l’adhésion de la Syrie à la convention internationale sur les armes chimiques.
Mais Bachar el-Assad ne simplifie pas la tâche de la communauté internationale. Il impose ses propres conditions. D’abord, les Américains doivent cesser les menaces de frappes aériennes sur la Syrie. Puis ils doivent immédiatement interrompre toute coopération avec les rebelles syriens.
Sur la question du démantèlement de l’arsenal chimique, Damas accepte le plan présenté par Moscou. Ce plan doit se dérouler en quatre étapes. Et à terme, c’est le régime syrien qui décidera avec les inspecteurs de l’ONU comment s’effectuera la destruction des armes chimiques.
Déclarations à l’issue des discussions Kerry-Lavrov
John Kerry, secrétaire d’Etat américain : « Nous sommes d’accord sur le fait que nous avons eu une conversation constructive au sujet des armes chimiques, mais ces pourparlers continuent et nous voulons tous les deux y revenir dès maintenant. Je voudrais vous dire, au nom des Etats-Unis, que le président Obama est profondément attaché à une solution négociée concernant la Syrie. Et nous savons que la Russie partage la même position.
Nous travaillons d’arrache-pied pour trouver un terrain d’entente pour que cela se réalise. Nous avons aussi discuté des travaux que nous devons, chacun, avancer de notre côté. Nous ne donnerons pas de détail à ce sujet aujourd’hui.
Nous avons décidé, ensemble, de nous rencontrer de nouveau à New York à l’Assemblée générale des Nations unies, vers le 28 septembre, afin de voir s’il sera possible, ensuite, de fixer une date. Une date qui dépendra évidemment de notre capacité, ici à Genève, dans les prochains jours et les prochaines heures, à trouver une solution au sujet des armes chimiques.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères : « Maintenant que le gouvernement Assad a rejoint la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, nous devons ensemble engager nos experts avec l’organisation de régulation des armes chimiques et avec les Nations unies pour mettre au point un plan qui pourra nous assurer que ce problème soit résolu rapidement et de manière professionnelle, dès que possible.
L’année dernière, ici même, nous avons adopté le communiqué de Genève 1 avec tous – ou quasiment tous – les principaux acteurs, et il est très regrettable que pendant une aussi longue période, le communiqué de Genève ait été en substance abandonné.
Cette année, nous avons lancé une initiative russo-américaine pour convenir d’une nouvelle conférence de Genève, afin de mettre pleinement en œuvre ce communiqué. Cela signifie que les parties syriennes doivent se mettre d’accord sur un organe gouvernemental de transition, qui aura tout le pouvoir exécutif. Le communiqué dit aussi que tous les groupes de la société syrienne doivent être représentés. »