Après six jours de travaux, les assises nationales pour la refondation du Niger ont pris fin ce jeudi 20 février dans la matinée. Les cinq commissions ont rendu publiques les conclusions de leurs réflexions. Les 716 délégués venus de tout le pays formulent d’importantes recommandations, que le chef de la junte militaire du CNSP, Abdourahamane Tiani, a promis de mettre en œuvre.
La principale recommandation issue des travaux des assises nationales est de fixer la durée de la Transition à cinq années au minimum, puisque cette durée serait renouvelable. La dissolution des 172 partis politiques existant au Niger figure également en conclusion des assises. Binata Niandou, rapporteuse de ces assises, énumère les propositions : « Dissoudre les partis politiques existants et élaborer une nouvelle Constitution et une amnistie aux auteurs du coup d’État. La « refondation » se fera sur une période de soixante mois. »
Abdourahamane Tiani, chef du CNSP et chef d’État de fait du Niger depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, deviendrait officiellement président de la République, même s’il n’est pas élu. Ce ne serait pas son unique promotion : actuellement général de brigade, Abdourahamane Tiani pourrait devenir général d’armée « cinq étoiles », comme le président malien de transition, Assimi Goïta. Du haut de la tribune, le chef d’État de fait s’est dit satisfait de la tenue de ces assises : « Ces résultats sont aussi le fruit d’un travail collectif de l’ensemble des forces vives de la nation, dont nous avons toutes les raisons de penser qu’ils ont acquis l’adhésion de notre peuple souverain. »
« Vous avez donc joué votre partition, a-t-il encore déclaré. Je jouerai la mienne sans aucune faiblesse et avec dévouement vis-à-vis de mon pays ». Les participants aux assises ont également recommandé que tous les militaires du CNSP qui ont participé au coup d’État et renversé Mohamed Bazoum soient amnistiés, et éligibles à de futures élections. À l’unanimité, les délégués proposent de maintenir le régime républicain de l’État, du moins dans les termes. Une autre recommandation est de reconnaître officiellement l’islam comme religion majoritaire dans le pays.
Une charte de la Transition devra détailler les termes d’une nouvelle Constitution. Lors de la clôture de ces Assises nationales, le général Tiani a promis de concrétiser toutes les recommandations.