Trop d’événements heureux ou malheureux, trop de problématiques ont rythmé la vie politique nationale. Des plus sérieux, on retient l’épineux débat sur la Révision de la Constitution béninoise du 11 Décembre 1990. Ce débat très tôt porté sur la place publique et où chaque acteur politique a joué du sien, a été outrageusement interprété comme le sujet qui fâche et désorganise le peuple. Son évocation et les éléments qui l’ont entretenu, ont été considérés comme des occurrences néfastes pour ouvrir la boîte de Pandore. On n’y voyait que malheur et non avenu.
Et pourtant, cette Constitution à l’épreuve du temps et des circonstances, a montré quoi qu’on dise ses limites. Il eut fallu engager et de façon courageuse sa relecture aux fins de l’y adapter à l’évolution de la société, elle-même étant une étude d’un moment appelée à être évolutive, dynamique, pour enfin renforcer l’arsenal juridique qui sertit la démocratie, la vraie. Mais l’exercice paraissait périlleux, à voir le lever de bouclier suscité.
Des acteurs très visibles ont jugé inopportune la démarche qui conduisait à la simple adaptation pour plus d’efficacité d’un système malade des textes désuets et perclus d’effets négativistes qui l’organisent cependant. Les « Rouge » étaient nés à la Spartacus, c’est-à-dire spontanément, pour denier à la démarche révisionniste son opportunité et son objectivité. Non on y voyait beaucoup plus un Homme, pour se refuser la vérité, d’aller à cette vérité qui s’imposait à nous tous et qui nous affaiblissait du fait de sa feinte ignorance.
« Révision opportuniste » avait-on dit. Plutôt que de lier la démarche à l’objectivité, on la lie à un homme, obstinément.
Aujourd’hui que le ciel semble déblayé, on trouve subitement, et c’est les mêmes acteurs pourfendeurs du fameux projet de révision, qu’il faille désormais y aller, avec empressement même, toujours pour le renforcement du système en vigueur depuis 1990 et qui s’impose comme le seul à même de garantir le développement prodigieux attendu. C’est un paradoxe que les acteurs qui y ont trouvé absolu désintérêt, reviennent sur leurs pas peu rassurants, pour vouloir signifier qu’il est nous faut y aller maintenant sans mesure.
En clair, on y lit la fronde contre une personne dont le péché fut l’évocation du sujet qui a servi d’alibi pour agiter le peuple et l’embrigader dans la vision obsessionnelle d’un nihilisme absolu de l’efficacité de la Révision de notre Loi fondamentale. Boni Yayi va partir mais je parie que cela va être le premier sujet qui introduira la gestion du pouvoir. Il focalisera toutes les attentions, sinon, on virera dans la nébuleuse d’un texte désuet et obsolète, qui ne favorisera l’expression réelle d’un système qui se veut cependant efficace et adapté à la dimension de la société béninoise en perpétuelle évolution.
Quel progrès obtiendrait-on si depuis, on est parvenu à changer les choses en les adaptant à l’ère du temps ? Dépersonnalisons les débats politiques, si objectifs soient-ils !