« Fluidité des échanges : Défis de la décongestion des ports et enjeux de la connectivité avec l’hinterland », c’est l’intitulé du dernier panel de la 5e édition du forum africain des ports. Au cours des échanges, l’expert en économie bleue, Ernest Tindo, a opiné sur 3 éléments d’un maillon indispensable à améliorer la connectivité avec les pays de l’hinterland en lien avec la décongestion des ports.
« Nous avons opiné sur la facilitation des échanges globalement, la congestion des ports et la connectivité avec l’hinterland. Ce qu’il faut retenir, c’est un regard sur toute la chaîne logistique, nous avons noté qu’il y a 3 maillons.
Le voyage international de la marchandise depuis le port d’embarquement jusqu’au port de débarquement, le second maillon, c’est le port qui constitue un espace de transit pour la marchandise et le corridor qui constitue le poste acheminement vers la destination finale si la marchandise est destinée pour l’hinterland. Donc en regardant, il faut veiller que chaque maillon soit efficace parce que la faiblesse d’un maillon affecte l’efficacité de toute la chaîne logistique.
Sur le premier maillon nous avons souligné l’importance d’avoir les datas, les informations nécessaires sur la marchandise connectées directement sur des technologies comme la block chain qui sont assez efficaces et que ces informations soient disponibles à l’autorité portuaire des semaines à l’avance, et disponible aussi à la douane, c’est ce qu’on appelle les informations avant arrivée, cela permet d’avoir des renseignements nécessaires plusieurs semaines à l’avance, cela leur permet d’anticiper sur le dédouanement, sur le traitement de ces marchandises et sur la manutention, parce que ça leur permet de faire la planification et que la marchandise passe le moins de temps possible pour sortir du port. Qu’est ce qui permet de voir l’efficacité de la plateforme portuaire ? C’est d’abord le transit time, le passage portuaire et le coût de passage. Et quand toutes ces informations sont collectées à l’avance, cela facilite le traitement, et ça permet d’anticiper, premier élément.
Le deuxième élément en ce qui concerne la plateforme portuaire avec les volumes qui seront de plus en plus croissants, nous avons une démographie croissante, les besoins sont croissants et donc 90% de nos échanges passent par la mer , l’augmentation l’augmentation des volumes dans le maritime va se poursuivre en Afrique, nous avons souligné que d’ici 2050, suivant les estimations de l’ ONU, une personne sur 4 vivra en Afrique, donc les besoins vont se multiplier les prochaines années, cela va solliciter beaucoup plus la capacité des infrastructures portuaires et ce qui amène les autorités à privilégier la digitalisation des plateformes ce qu’on appelle Port community system qui permet d’avoir un guichet unique maritime pour traiter les navires, un guichet unique douanier pour les questions de dédouanement digital, le guichet unique de commerce extérieur pour connecter tous les acteurs. Ce port community system doit être connecté à l’ ACI Advanced carg informations pour permettre l’échange des de données informatiques, ce qui facilite le passage de la marchandise et qui augmente la performance de nos ports.
3e élément, ce sont les corridors, une fois les marchandises sorties du port, elles doivent emprunter des infrastructures adéquates pour aller vers leur pays de destination si elles ne sont pas destinées à la consommation intérieure. Et donc il faut faire des investissements pour rendre le corridor assez performant en construisant des infrastructures routières et aussi des infrastructures ferroviaires pour avoir la desserte à des coûts plus compétitifs. Et il faut veiller à ce que les pratiques anormales ne se développent pas en ce qui concerne les postes de contrôle injustifiés sur le long du corridor pour renchérir les coûts de revient de ces marchandises afin qu’elles puissent atteindre leur destination finale. Voilà les aspects que nous avons soulignés sur ce panel, je vous remercie ».
Propos recueillis par Adrien Hounvènou.