À l’occasion de la cérémonie du scellement de l’IVG dans la Constitution, Emmanuel Macron a salué ce vendredi 8 mars la mémoire de féministes et annoncé sa volonté de se battre pour que ce droit devienne « universel et effectif ». Voici ce qu’il faut retenir de ce moment qui se voulait solennel.
Un moment d’unité nationale en cette Journée de lutte pour les droits des femmes. La cérémonie du scellement de l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution s’est tenue ce vendredi 8 mars 2024 à la mi-journée, en présence d’Emmanuel Macron, qui a pris la parole place Vendôme à Paris.
« Un long combat pour la liberté »
« Ce sceau scelle en ce jour un long combat pour la liberté, un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés », a lancé Emmanuel Macron à la tribune. Il a ensuite rendu hommage aux « pionnières de la lutte pour le droit à l’avortement et l’émancipation ». En l’espèce, Madeleine Pelletier, Nelly Roussel mais aussi Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Christiane Rochefort et Simone Veil… « C’est dans les pas de ces combattantes que nous nous engageons avec humilité », a-t-il souligné
Emmanuel Macron a rappelé qu’il avait promis, le 8 mars dernier, l’inscription de l’IVG dans la Constitution. « Ce serment est aujourd’hui tenu parce que des responsables politiques de tous bords ont œuvré dans la concorde », a-t-il ajouté, en saluant le travail des parlementaires mobilisées, comme Éliane Assassi, Aurore Bergé, Laurence Cohen, Mathilde Panot, Laurence Rossignol ou Mélanie Vogel notamment.
Une cérémonie solennelle et accessible à tous
Peu avant le discours du Président, la cérémonie a commencé par la diffusion d’un clip retraçant le combat de l’IVG en France. Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Éric Dupond-Moretti, Yaël Braun-Pivet, mais aussi Mélanie Vogel et Mathilde Panot sont ensuite montés en tribune.
Un combat à mener dans le monde entier
L’inscription de cette liberté « pouvait sembler moins nécessaire voilà encore quelques années », a concédé Emmanuel Macron. Le Président a cependant estimé que « les reculs de notre époque en ont fait une nécessité et une urgence. Et d’ajouter : « Partout dans le monde, y compris dans les plus grandes démocraties, y compris chez nos voisins, en Europe, nous assistons au recul du droit à l’avortement, du droit des femmes, à la montée de ceux qui refusent aux femmes la liberté d’aimer, de choisir, de vivre libre ».
Le Président a donc réaffirmé son souhait d’inscrire l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, où « plus rien n’est acquis et tout est à défendre ». « Aujourd’hui n’est pas la fin d’une histoire. C’est le début d’un combat. Nous mènerons ce combat sur notre continent […] Au-delà de l’Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif et nous mènerons ce combat toutes les femmes », a-t-il fait ajouté.
Le ministre de la Justice a alors procédé au scellement du texte à l’aide de la presse à sceau. Cette machine de 100 kg, commandée en 1810 par le juriste Cambacérès, probablement pour l’hôtel de Roquelaure, a été sortie pour la premier fois de la Chancellerie à cette occasion. Le public est resté silencieux pendant ce moment solennel puis a chaleureusement applaudi avant d’entonner « L’Hymne des femmes », une chanson du Mouvement de libération des femmes (MLF).
Le chef de l’État, qui souhaitait « une cérémonie populaire » selon son entourage, afin de marquer « l’aboutissement de ce combat collectif », a ensuite pris la parole face au public convié à cet événement. Une première en cette Journée. La chanteuse française, Catherine Ringer, a enfin interprété l’hymne national.