Emmanuel Macron a donné une longue interview lundi 19 février au quotidien communiste l’Humanité, une première pour un président en exercice sous la Vᵉ République. L’objet premier de l’entretien est la panthéonisation du résistant communiste anti-fasciste, Missak Manouchian, ce mercredi.
Emmanuel Macron a donné une interview au quotidien de l’Humanité. Le chef de l’État a notamment été interrogé sur son rapport au Rassemblement national alors que la semaine dernière, le Premier ministre Gabriel Attal affirmait que « l’arc républicain, c’est l’hémicycle ». L’occasion pour le président de contredire le chef du gouvernement. « Je n’ai jamais considéré que le parti de Marine Le Pen s’inscrivait dans l’arc républicain », tranche Emmanuel Macron.
Pour le président Macron, il reste toutefois difficile de faire abstraction des 88 députés Rassemblement national (RN). De surcroît, et toujours selon lui, le Rassemblement national est « toujours d’extrême droite, mais n’est plus un parti ouvertement antisémite et négationniste ». Le chef de l’État tacle au passage certains élus de la France insoumise qui ont pour point commun « de combattre des valeurs de la République. »
Panthéonisation de Manouchian
Le président réaffirme également la doctrine qui prévalait avant l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon. Les textes importants ne doivent pas passer grâce aux voix d’extrême droite, comme la récente loi immigration. Ce principe va être mis à l’épreuve lors de la probable révision constitutionnelle, pour supprimer le droit du sol à Mayotte. Et il faudra pour cela une très large majorité.
Aussi, conformément au protocole, plusieurs élus du Rassemblement national sont invités à la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian. Pour Emmanuel Macron cependant, « les forces d’extrême droite seraient bien inspirées de ne pas être présente mercredi, compte tenu de la nature du combat du militant communiste. »