France : Emmanuel Macron renvoie à nouveau la balle dans le camp des «forces républicaines»

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Le président de la République a fini par accepter mardi 16 juillet la démission du gouvernement Attal, dix jours après le second tour des législatives. L’équipe actuelle restera cependant en poste pour gérer les affaires courantes, le temps de la transition, dont la durée est inconnue. En attendant, le président de la République renvoie à nouveau la balle dans le camp des autres forces politiques.

Dans sa lettre aux Français il y a une semaine, Emmanuel Macron avait déjà demandé à l’ensemble des partis politiques de l’arc républicain de se mettre autour de la table. Rebelote dans le communiqué publié mardi 16 juillet au soir par l’Élysée pour officialiser la démission du gouvernement Attal.

La présidence de la République semble même presser les partis politiques. « Afin que cette période s’achève le plus rapidement possible », écrit l’Élysée, « il appartient aux forces républicaines de travailler ensemble pour bâtir un rassemblement autour de projets d’actions au service des Françaises et des Français ».

Emmanuel Macron prend donc les électeurs à témoin et renvoie deux camps face à leur responsabilité : la gauche modérée incapable de trouver un candidat pour Matignon avec les Insoumis et la droite républicaine indisposée à participer à une coalition.

La journée de jeudi 18 juillet aura valeur de crash test à l’Assemblée avec l’élection de son président. La macronie va rapidement pouvoir jauger les dispositions de ses adversaires politiques à devenir des partenaires. Condition visiblement indispensable pour sortir de la crise.

Un calcul politique du chef de l’État ?

Le gouvernement démissionnaire est donc désormais chargé des « affaires courantes », ce qui veut dire qu’il devra s’occuper des affaires urgentes et assurera la continuité du service public. Une démission acceptée à deux jours de l’élection au perchoir. Un calcul politique du chef de l’État ? Réactions à l’Assemblée nationale.

Vers un « pacte législatif » entre les macronistes et les républicains ?

Lors d’un dernier Conseil des ministres avant la démission du gouvernement, le président Macron a chargé son camp d’élaborer « une coalition majoritaire ou l’un large pacte législatif ». De quoi renforcer la piste d’un rapprochement avec les députés LR, dirigés par Laurent Wauquiez. Le président du groupe « La droite républicaine » (ex-groupe LR), planche précisément sur « un pacte législatif » dans lequel certaines propositions sont susceptibles de plaire à certains macronistes.

S’il doit encore être affiné, les grandes lignes de ce « pacte législatif » sont déjà connues et il porte l’ADN de la droite classique. Valoriser le travail pour qu’il paye davantage que les prestations sociales sur le plan économique. Renforcer l’autorité, notamment à travers une réforme du Code de la justice des mineurs ou encore le retour des peines planchers.

Ces deux premiers axes font échos à certains propos du président Macron en Conseil des ministres ce mardi. Le chef de l’État appelait à travailler autour de la préservation des acquis économiques et à mettre l’accent sur une réponse régalienne forte.

En revanche, certains macronistes risquent de tiquer sur d’autres mesures. Notamment la reprise des dispositions censurées de la dernière loi « controversé » sur l’immigration comme l’instauration de quotas annuels ou la suppression de l’Aide médicale d’État.

Dans le camp présidentiel, certains affichent déjà leur enthousiasme. Gérald Darmanin, tenant de l’aile droite, qualifie notamment les propositions de très intéressante. Et c’est justement l’un des objectifs de Laurent Wauquiez qui vise 2027. Influencer sans pour autant entrer au gouvernement et montrer que la droite traditionnelle, même en étant la quatrième force de l’Assemblée, n’est pas morte.