En France et au Maroc, tous les yeux seront tournés vers le Qatar ce mercredi soir, 14 décembre, pour la demi-finale de la Coupe du monde à Doha. Et le président français sera dans les tribunes. Emmanuel Macron fait l’aller-retour pour assister au match des Bleus. Un déplacement express qui suscite la polémique dans les couloirs de l’Assemblée.
Il y a d’abord ceux, au sein de la majorité, qui ne voient pas le problème, comme le député MoDem Erwan Balanant. « C’est important que le président soutienne l’équipe de France, dit-il au micro de Pierrick Bonno, du service politique de RFI. Ce n’est pas parce qu’on soutient l’équipe de France qu’il y a un soutien affirmé supplémentaire au Qatar. »
Même son de cloche à droite de l’hémicycle. Il est trop tard pour se poser la question d’un boycott, poursuit Julien Odoul, député du Rassemblement national : « Le débat sur la Coupe du monde au Qatar, il fallait l’avoir avant ! Maintenant, cette Coupe du monde, elle a lieu, Emmanuel Macron est le chef de l’État français, l’équipe de France est en demi-finale, il n’y a pas de débat sur le fait qu’il soit présent. »
« Emmanuel Macron a des convictions à géométrie variable »
Mais pour les députés de gauche, cet aller-retour est plus problématique. Selon le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, le président de la République devrait s’abstenir : « J’avais cru comprendre que la Coupe du monde n’était pas politique, mais je vois que, comme toujours, Emmanuel Macron a des convictions qui sont à géométrie variable. Quand on est en huitièmes de finale, on est pour les droits humains, quand on est en demi-finale, les droits humains, c’est fini. »
D’autant plus avec les soupçons de corruption qui planent au-dessus du Parlement européen. Le Qatar ne peut plus être considéré comme un État ami, selon l’écologiste Jérémie Lordanoff : « Ce n’est pas possible, il faut un geste à la mesure du scandale ! Imaginez un État étranger qui vient corrompre des élus, le président ne dirait rien ? »
Emmanuel Macron doit-il soulever d’une façon ou d’une autre la question des droits de l’homme en marge du match ? C’est déjà trop tard, tranche le député.