«Il est donc temps de créer les conditions nécessaires au retour des exilés politiques. Il est temps, de libérer les détenus politiques». Propos du président du parti Les Démocrates, Eric Houndété, samedi 22 juillet 2023 dans son discours au premier conseil national du parti. Un peu avant le président Houndété, El Hadj Malehossou de la Fondation Malehossou, ancien député à l’Assemblée nationale, proposait une piste en invitant les députés de l’opposition à mener la démarche en allant avec humilité vers leurs collègues de la mouvance, le Br et l’Upr notamment pour qu’ensemble, ils essayent de trouver une solution commune pour mieux aborder et explorer cette proposition d’amnistie. Et si les députés du parti Les Démocrates mettaient alors en peratique les conseils de l’ancien parlementaire !
Après les paroles, il faudra passer aux actes. «De l’appel pour l’amnistie en faveur des compatriotes en prison et en exil» est l’une des résolutions du premier conseil national du parti Les Démocrates tenu à Porto-Novo, le samedi 22 juillet 2023. Préoccupé par la situation des compatriotes emprisonnés et/ou en exil, le parti dont Eric Houndété est le président et Thomas Boni Yayi le président d’honneur, dans une démarche de réconciliation nationale, a « lancé un appel solennel aux députés de tous bords confondus, aux institutions de la République, notamment au Président de la République, les invitant à un sursaut national, qui privilégie l’intérêt supérieur de la nation afin que la loi d’amnistie soit votée, promulguée et exécutée pour le bonheur du peuple béninois ». A l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition sont minoritaires. Ils sont donc en position de faiblesse. C’est dire que le président de la Fondation Malehossou a vus juste en les conseillant de faire le premier pas.
« La loi d’amnistie est une bonne initiative… »
Il est temps que le président Patrice Talon gracie d’office ceux qui sont encore en prison. Propos de l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Me Robert Dossou, Reçu sur Peace Fm dimanche 23 juillet, il a indiqué que la grâce présidentielle permettra de décrisper la situation sociopolitique « plombée » par l’emprisonnement de personnalités de l’opposition comme Reckya Madougou ou Joël Aïvo. « Au jour d’aujourd’hui, il y a encore des crispations et des frustrations en République du Bénin et il faut nécessairement que le Chef de l’État, Patrice Talon, puisse lever les plombs en commençant par gracier tous ceux qui sont en prison. Il en a le pouvoir. Il peut le faire », a indiqué l’ancien bâtonnier. Le discours a changé dans le camp de Reckya Madougou. Toute chose que nombre d’observateurs ont salué. Et Me Robert Dossou est prêt à quémander s’il le faut la libération de Reckya Madougou et consorts parce qu’il estime que cela va faire du bien au pays, même au chef de l’Etat. « Il peut le faire. Plus tard, nous allons voir si nous pouvons engager la procédure d’amnistie. Il peut le faire. Moi, je quémande cela s’il faut le quémander, parce que ça va lui faire du bien lui-même. Ça va dégeler un certain nombre de choses. Même parmi ceux qu’il va gracier, il trouvera des supporters », a affirmé Me Robert Dossou. A l’occasion de la fête nationale, les regards sont tournés vers le chef de l’Etat.
Les conseils de El Hadj Malèhossou aux députés de l’opposition
Tout comme Me Robert Dossou, l’ancien ministre d’Etat Alassane Soumanou Djimba est aussi préoccupé par la libération de Reckya Madougou, Joël Aïvo et consorts. Il vient d’écrire aux présidents du Togo et de la Côte d’Ivoire. L’autre personnalité très préoccupée par cette libération des prisonniers et exilés, c’est le président de la Fondation Malehossou. Ancien député des 5e et 6e législature, El Hadj Yacoubou Malèhossou prône la paix. « Notre désir, c’est qu’il y ait plus d’apaisement dans le pays. C’est une bonne initiative la loi d’amnistie proposée par les députés de l’opposition à l’endroit des exilés et détenus politiques. Puisque notre souhait, c’est qu’ils recouvrent leur liberté », a déclaré El Hadj Malèhossou à des confrères qui l’ont joint au téléphone. Et au président de la Fondation Malehossou d’ajouter que de près ou de loin, chaque béninois a des amis parmi ces détenus et exilés. Tous les béninois doivent donc plaider auprès du chef de l’Etat pour que Reckya Madougou, Joël Aïvo et les autres puissent recouvrer la liberté. Et pour ce faire, El Hadj Yacoubou Malèhossou met l’accent sur la démarche « Si les députés de l’opposition peuvent aller avec humilité vers leurs collègues de la mouvance pour qu’ensemble, ils essayent de trouver une solution commune pour mieux aborder et explorer cette proposition d’amnistie, je crois que ce sera une bonne chose. J’ai fait quand-même le parlement et je sais de quoi il s’agit. L’opposition, si elle veut vraiment que cette proposition ait une chance d’évoluer, elle doit s’asseoir avec la mouvance qui est majoritaire au parlement. Puisqu’elle ne peut rien faire seule. Ce n’est que par ce chemin que nos frères en exil et détenus peuvent espérer quelque chose », conseille El Hadj Yacoubou Malèhossou, président de la Fondation Malèhossou. La balle est aussi dan le camp des députés de l’opposition qui devaient la saisir au bond.
Armelle C.CHABI