Dr Alain CAPO CHICHI a pris officiellement les rênes du Réseau International Des Établissements Privés de l’Enseignement Supérieur de l’Espace CAMES (RIDEPES/CAMES). La cérémonie de prise de service a eu lieu au Burkina Faso dans les locaux du Secrétaire Général du CAMES. Étaient présents, le Sg du Cames, le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation du Burkina Faso, Président du Conseil des Ministres de l’Espace Cames etc. En prenant le flambeau après le Président KINI Isidore qui a présidé les premières années de ce réseau, Dr Alain CAPO CHICHI pense pouvoir apporter des « idées nouvelles », « impulser un nouveau dynamisme » au RIDEPES/CAMES, afin qu’il puisse davantage « grandir et jouer une part active dans la transformation souhaitée ».
Pour les deux années qui lui ont été accordées à la tête du Réseau, le nouveau président Dr Alain Capo Chichi compte œuvrer, ensemble avec les membres du bureau, pour douze actions majeures.
La première action du mandat de Dr Alain Capo Chichi est « la mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour l’amélioration continue de la qualité au sein des établissements d’Enseignement Supérieur ». Lire l’intégralité de son allocution de prise de service :
« Excellence Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation du Burkina Faso, Vice-Président du Conseil des Ministres de l’enseignement supérieur de l’espace CAMES
• Excellence, Monsieur le Secrétaire Général du CAMES
• Mr le Président du Réseau International des Etablissements privés de l’Enseignement supérieur de l’espace CAMES.
• Mr le Secrétaire Général du RIDEPES
• Distingués invités,
• Mesdames et Messieurs
Avant tout propos, qu’il me soit permis de saluer le symbole de tenue de cette cérémonie dans les locaux du siège du CAMES.
En effet, lorsque qu’il y a bientôt 50 ans, les pères fondateurs ont créé le CAMES, l’une des missions du CAMES est de Concevoir et promouvoir la concertation en vue de coordonner les systèmes d’enseignement supérieur et de la recherche, afin d’harmoniser les programmes et les niveaux de recrutement dans les différents établissements d’enseignement supérieur et de recherche, favoriser la coopération entre les différentes institutions, ainsi que des échanges d’informations.
Au regard de cette mission, le secteur privé de l’enseignement supérieur ne peut plus rester plus longtemps isolé des débats de l’enseignement supérieur, alors que dans la plupart de nos pays, les tendances des effectifs montrent que le secteur privé mobilise déjà plus de 30% des effectifs d’étudiants. (Pour preuve, en Côte d’Ivoire, le secteur privé représente plus de 60% des effectifs de l’enseignement supérieur).
Il est donc devenu nécessaire d’associer le privé et le public pour ne pas créer un système d’enseignement supérieur à deux vitesses.
C’est à ce titre que je voudrais remercier le Secrétaire Général du CAMES, pour sa vision et pour avoir, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement du CAMES, contribué à la mise en place du RIDEPES.
Je voudrais également associer à ces remerciements la République du Burkina Faso qui s’est mobilisée pour la tenue de notre première rencontre internationale qui a connu la présence personnelle du Président du Burkina Faso avec l’appui permanent du Ministre de l’Enseignement supérieur : Mr le Ministre, votre présence à nos côtés ce jour est un vivant témoignage de cet appui.
Je voudrais aussi féliciter le Président KINI Isidore qui a présidé les premières années de notre réseau, avec lui j’associe toutes les personnes qui ont œuvré avec dévouement pour la naissance et le développement de cette association.
C’est pour moi un immense honneur et je ressens en même temps un sentiment d’humilité de saisir le flambeau.
Mesdames et Messieurs,
Votre présence à cette cérémonie de passation de charges, est un signe d’encouragement et de soutien au secteur privé de l’enseignement supérieur. Je vous en remercie sincèrement.
C’est un privilège d’être élu Président du RIDEPES. Cette élection est intervenue à un moment assez spécifique, où nos jeunes frères africains sont de plus en plus désespérés et parfois choisissent l’aventure pour aller mourir dans le désert du sahel, dans les eaux méditerranéennes, ou encore être vendus comme des esclaves.
Mesdames et Messieurs,
Dans presque tous les pays de l’espace CAMES, l’éducation et la formation doivent être l’élément essentiel au développement de nos communautés.
C’est à ce titre que le RIDEPES se propose d’accompagner la célébration du cinquantenaire du CAMES pour que nous réfléchissions ensemble au CAMES du futur avec les Universités du Futur pour le développement de nos Etats.
En éducation comme dans d’autres domaines, le défi est devenu mondial. Par conséquent, notre continent doit s’ouvrir davantage au monde, pour bien se positionner, profiter des atouts technologiques et faire valoir nos forces.
Mieux, avec la massification des effectifs dans nos universités, arrimée au problème du chômage des jeunes diplômés, nous devons appliquer le système LMD pour aller vers une pédagogie plus active et une recherche appliquée, une formation et une recherche associée à l’innovation, qui mettent l’accent non pas seulement sur la connaissance, mais surtout sur des projets actions, sur des innovations.
Ainsi, le secteur privé de l’enseignement supérieur compte devenir un pionnier de cette stratégie, qui intègre l’interdisciplinarité, le parcours personnalisé des étudiants, bref, pour passer d’une université de la connaissance à une université de la création et de l’innovation.
Nous nous proposons d’impulser un nouveau dynamisme à notre réseau, en synergie avec les exigences du LMD, afin qu’il puisse jouer une part active dans la transformation du système de l’enseignement supérieur de l’espace CAMES.
Evidemment, ceci ne peut se faire sans l’appui des institutions comme le CAMES, nos ministères nationaux de l’Enseignement Supérieur, dans une logique d’inclusion des établissements privés de l’enseignement supérieur.
Mesdames et Messieurs,
Homme de conviction, si j’ai accepté exercer cette fonction à mon tour, malgré mes différentes occupations professionnelles, c’est parce que je pense pouvoir apporter des idées nouvelles, impulser un nouveau dynamisme à notre réseau, afin qu’il puisse davantage grandir et jouer une part active dans la transformation souhaitée.
Partant, pour les deux années qui m’ont été accordées à la tête de notre réseau, je compte œuvrer, ensemble avec les membres du bureau, pour les actions suivantes :
1- La mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour l’amélioration continue de la qualité au sein des établissements d’Enseignement Supérieur :
Au niveau de cet axe, nous comptons accentuer nos actions sur :
o L’amélioration des dispositifs interne d’auto-évaluation
o L’utilisation d’un guide d’amélioration interne de la qualité des services ;
o L’identification et la promotion des établissements, des formations et des diplômes en concordance avec les exigences du CAMES ;
o Le renforcement des capacités des personnels pédagogiques et d’appui ;
2- Le renforcement des capacités d’encadrement des directeurs des études des établissements membres et des enseignants des EPES à travers des formations en blending learning (présentiel/ à distance), utilisant les MOOCs comme ressources pédagogiques ;
3- La mise en place d’un partenariat stratégique entre le RIDEPES et le WACREN avec pour finalité l’interconnexion des établissements privés aux réseaux nationaux d’Enseignement et de Recherche ;
4- La création d’un environnement numérique intégré dans le cadre du LMD pour les établissements membres et la mutualisation des ressources numériques (bibliothèque + contenus pédagogiques, etc.) ;
La mise en place d’une centrale d’achats pour l’acquisition mutualisée d’équipements (équipements de laboratoire, matériels didactiques, mobiliers et équipements informatiques) ;
5- La construction pour les établissements privés d’un système d’information de suivi de l’étudiant et de son insertion professionnelle, en conformité avec le Référentiel des Systèmes d’Information universitaires élaboré par le CAMES ;
6- Le renforcement de la communication interne du réseau pour le partage de bonnes pratiques à travers les outils numériques que constituent le site web, les groupsware, lemailing list ;
7- L’accompagnement à la refonte ou à la mise en place de systèmes d’informations de gestion de la scolarité au sein des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur, cohérents et interopérables à l’échelle du RIDEPES, et en conformité avec le cadre de référence des systèmes d’information des IESR édité par le CAMES, dans le but de favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants ;
8- La création d’un cadre de coopération et de partenariat inter-établissements qui favorise la mobilité des étudiants à travers les mécanismes que constituent la double diplomation, le semestre à l’étranger, l’échange d’étudiants, de professeurs et de personnels d’appui ;
9- Le renforcement de la visibilité du RIDEPES au moyen d’un certain nombre de partenariats institutionnels (CAMES, UEMOA, UNESCO, AUA, Conférence des grandes Ecoles, AUF…), et l’organisation de réflexions thématiques sur l’Enseignement Supérieur afin de renforcer la crédibilité du Réseau et faire de lui une force de proposition pour les politiques nationales d’éducation dans le sous-secteur de l’Enseignement Supérieur ;
10- La création d’un programme statutaire avec pour but d’accompagner les Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur membres du RIDEPES à la création (individualisée ou conjointe ) de formations ouvertes et/ou à distance, respectueuses des exigences de qualité du CAMES, portées sur des thématiques actuelles et usant de dispositifs de formations innovants (MOOCs) ;
11- La mise en place d’un programme statutaire de recherche-action qui encourage des projets innovants et les encadre dans le cadre d’un incubateur et de fablab, avec pour finalité la construction des startups et le renforcement de l’employabilité des étudiants et la conduite d’une réflexion inclusive sur l’enseignement supérieur en Afrique, l’employabilité des jeunes ;
12- La mise en place d’un projet « un enseignant, un étudiant, un ordinateur et des ressources numériques».
Mesdames et Messieurs,
Que peut seul, un Président, pas plus d’ailleurs qu’une équipe sans motivation et sans enthousiasme ?
Ne dit-on pas d’ailleurs que le chef n’est que le reflet de l’équipe qu’il anime ?
Il est évident que la mise en œuvre de ce programme d’actions assez ambitieux, ne peut être l’œuvre d’une seule personne, mais de l’ensemble du bureau, qui doit être une équipe où chacun prendra sa part de responsabilité, sans qu’aucun des membres ne se dédouane des engagements, de l’implication et de la participation que nécessitent nos actions.
Comme vous l’aurez compris, pour moi, seul le travail d’équipe est motivant et je compte donc sur l’implication de tout le bureau, pour que nous réussissions ensemble, du mieux possible, notre mandat, qui finalement sera bien, pour la co-construction d’un système d’enseignement supérieur qui répond aux défis de l’émergence de nos Etats.
Pour finir, je voudrais, à cette veille des fêtes de fin d’année, souhaiter une joyeuse fête de Noël à chacun de vous et à vos familles respectives, et vous exprimer par la même occasion mes vœux les meilleurs pour l’année 2018.
Que Dieu veille sur chacun de nous et sur nos familles.
Je vous remercie pour votre aimable attention ».