L’ancien président américain Donald Trump, 76 ans, candidat à l’élection de 2024, a vécu un moment judiciaire historique ce mardi 4 avril en comparaissant devant un tribunal pénal. Il a été inculpé sur des soupçons d’« orchestration » concernant plusieurs paiements en vue d’étouffer des affaires avant son élection de 2016.
L’ancien président américain a comparu ce mardi devant un tribunal pénal de New York. Il a été inculpé par la justice new-yorkaise parce qu’il aurait « orchestré » une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l’élection présidentielle de 2016, selon le procureur de Manhattan.
« La loi est la même pour tous », a déclaré ce dernier, Alvin Bragg, devant la presse après l’audience. « Qui que vous soyez », « nous ne pouvons pas normaliser et nous ne banaliserons pas les conduites délictuelles graves », a-t-il ajouté.
Un portier de la Trump Tower, qui prétendait avoir des informations sur un enfant caché, aurait reçu 30 000 dollars pour garder le silence. Une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse aurait touché 150 000 dollars pour se faire discrète. Enfin, une actrice pornographique aurait perçu 130 000 dollars pour taire une prétendue relation extraconjugale, a détaillé le procureur dans un communiqué.
Face à ces accusations, Donald Trump a plaidé non coupable des 34 chefs d’inculpation retenus contre lui. Il devrait donc être jugé lors d’un procès qui pourrait débuter en janvier et qui pèsera, sans aucun doute, sur la campagne présidentielle de novembre 2024.
Les avocats de l’ex-chef d’État préfèreraient un procès au printemps 2024. Un avocat de Donald Trump a promis mardi de combattre l’inculpation de l’ex-président américain. « L’acte d’accusation lui-même est un texte standard (…). C’est vraiment décevant », a déclaré à la presse Todd Blanche. Selon lui, Donald Trump est « frustré », « contrarié » mais « déterminé ».
Pour cette journée historique, car c’est la première fois qu’un ancien président est inculpé, M. Trump est arrivé avec trois quarts d’heure d’avance. Puis, à l’heure prévue, 14h15 heure locale, il est entré dans la salle d’audience, après avoir traversé un couloir où étaient positionnés les journalistes.
Il ne s’est pas adressé à la presse. L’ancien président avait le visage fermé, il est entré ainsi sans dire un mot, relate notre correspondant aux États-Unis, Guillaume Naudin.
Trump s’était exprimé en amont, sur son réseau social. « Ça semble si surréaliste, wow, ils vont m’arrêter. Je n’arrive pas à croire que ça se passe en Amérique», a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.
Ses avocats disent, depuis le début, explorer toutes les possibilités légales pour éviter les poursuites. D’ici là, leur client a eu ses empreintes digitales qui ont été prises, mais il n’a pas été pris en photo de face et de profil.
L’ancien locataire de la Maison Blanche a finalement quitté le tribunal libre, sans contrôle judiciaire, devant les caméras, auprès deux heures sur place. Il devait s’exprimer plus tard ce mardi, dès son retour en Floride.
RFI