Des citoyens et opposants ont déposé cinq recours devant la Cour constitutionnelle. Ils contestent le parrainage exigé pour être candidat à l’élection présidentielle du 11 avril 2021.
Au Bénin, les partis politiques ont l’obligation de recueillir 16 parrainages afin de pouvoir présenter un candidat à l’élection présidentielle. C’est une disposition de la loi électorale modifiée en novembre 2019. Si cette disposition est maintenue, seul le président Patrice Talon est en mesure aujourd’hui de remplir cette obligation. Ce qui n’est pas du goût de la société civile et plusieurs opposants. Ils ont formulé cinq recours devant la Cour constitutionnelle afin qu’elle déclare inapplicable la disposition et le principe du parrainage pour la candidature à l’élection présidentielle, rapporte le correspondant de RFI.
En effet, les 83 députés et plus de 90% des maires élus à l’issue des élections communales et municipales de 2020 sont de la majorité présidentielle, donc du camp du Président Patrice Talon. Le risque qu’il soit le seul candidat au scrutin présidentiel est très grand.
Selon nos investigations, parmi les requérants, Nourou Dine Saka, un membre du parti politique de Boni Yayi. Il réclame au nom de « l’égalité des citoyens » la suppression du parrainage. Quant à Nadin Kokodé, de la diaspora béninoise, il dénonce « une atteinte à la souveraineté du peuple » et précise que le l’Assemblée nationale qui a introduit cette réforme était monocolore. Les cinq recours sont actuellement devant une chambre de mise en état à la Cour et seront instruits puis étudiés, apprend-on.
Faut-il le rappeler, en septembre 2020, la société civile s’était mobilisée contre l’application des parrainages aux prochaines élections présidentielles. Elle avait lancé l’opération « Laissezmoichoisir2021 », sans résultat à ce jour.
A sa tournée nationale entamée jeudi 12 novembre et qui lui permettra de parcourir 54 villes du pays, le Président de la République, Patrice Talon, a promis « la participation de tout le monde » à l’élection présidentielle de 2021. La FCBE, seul parti reconnu de l’opposition, et surtout « Les Démocrates », le parti de Boni Yayi, toujours en attente du récépissé de son existence légale, « et tous iront aux élections », a promis Patrice Talon.
E.A.T.