Le gouvernement béninois donne des précisions sur la décision d’interdiction de la traversée du fleuve Niger à partir de Malanville. A Malanville , depuis le mercredi 22 mai 2024, des forces de l’ordre et la marine nationale sont mobilisées pourempêcher la traversée du fleuve. Venus de plusieurs pays de la sous-région dont le Burkina Faso, le Mali, le Togo, le Sénégal voire la Gambie, des passagers sont refoulés et des tentatives de contournement déjouées.
Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a expliqué aux professionnels des médias, vendredi 24 mai 2024 à Cotonou, le bien-fondé de la décision d’interdiction du fleuve. « Le Niger a dit que la frontière est fermée donc c’est une conséquence. Donc, vous ne pouvez pas traverser le fleuve. On a fait que tirer les conséquences de ça. Rien d’autre», fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Wilfried Léandre Houngbédji évoque aussi des raisons de sécurité, des personnes et des biens en ce qui concerne l’interdiction de la traversée du fleuve Niger. La décision est prise pour éviter également d’éventuel drame sur le fleuve.
«Nous avons ouvert les frontières, les autres disent la frontière est fermée. Le trafic normal qui doit se faire par le pont est dérouté vers le fleuve avec des embarcations que personne ne contrôle. Si demain vous avez une embarcation qui chavire avec 200 personnes dedans, c’est le Bénin qui sera au cœur de l’actualité parce qu’ils vont dire qu’ils sont partis de Malanville, ils ont pris les barques pour aller de l’autre côté», a expliqué Wilfried Léandre Houngbédji qui est aussi le secrétaire général adjoint du gouvernement.
En prenant la décision d’interdiction de la traversée du fleuve, le Bénin veut éviter toute accusation de la part de son voisin, fait savoir le porte-parole du gouvernement.
« Ceux qui disent que la frontière est fermée peuvent dire que nous, en favorisant le trafic par le fleuve du Bénin vers leur pays (…) on envoie des agresseurs chez eux par le fleuve, quand bien même il y a leurs compatriotes qui passent essentiellement par-là », explique Wilfried Houngbédji. Et au porte-parole du gouvernement d’ajouter : « le droit international a ses règles ».
Pour rappel, malgré la levée de l’embargo de la CEDEAO , le Niger a maintenu sa frontière fermée avec le Bénin. Du côté du Nigéria ou du Tchad, les frontières du Niger ont été ouvertes. Niamey justifie sa décision de maintien de la fermeture de sa frontière avec Bénin par le fait que le pays abrite une base militaire française sur son territoire où des terroristes seraient entrainés pour le déstabiliser. Le Bénin rejette ses accusations et invite les autorités nigériennes à une visite d’inspection du pays.
E.A.T.