Gabon : Des militaires au côté des civils dans les institutions de la transition

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Au Gabon, depuis le coup d’État fin août, les institutions de transition continuent de prendre forme. Mardi 12 septembre, à l’issue du Conseil des ministres, de nouvelles nominations ont été annoncées, notamment à la présidence. Depuis le putsch, chaque organe est composé d’un dosage entre militaires et civils.

Quatre ministères sur 26 au gouvernement, un vice-président à l’Assemblée et au Sénat, quatre conseillers spéciaux à la présidence ou encore le CTRI, l’organe des putschistes qui conseille le général Brice Oligui Nguema. La présence des militaires est discrète, mais réelle dans les institutions.

« C’est dans la logique de rassemblement et compromis voulu par le pouvoir. Aussi, le Gabon a par tradition une faible présence militaire dans les institutions », confie un proche de la présidence, ajoutant que le sommet de l’État a une distinction claire entre le CTRI et les autres services qui fonctionnent comme une administration normale. « La présence civile rassure la population. Si les soldats avaient pris trop de place, les Gabonais auraient refusé, car dès le départ, les putschistes avaient promis une inclusivité », analyse cette source.

« L’armée est là et voit ce qui se passe »

Le pays n’a pas connu de putsch depuis 60 ans. Le général Oligui Nguema semble en avoir tenu compte, tout en disséminant une présence militaire « pour dire aux civils que l’armée est là et voit ce qui se passe », indique un observateur. Mais certains sont plus méfiants. Un responsable de parti voit en cette inclusivité « une volonté de jouer la carte populaire et consensuelle, pour au final être candidat aux élections ».

Selon lui, le général Oligui Nguema « n’est pas un militaire de caserne, mais plutôt un politique en uniforme. Sa carrière est restée très proche du pouvoir », dit-il, avant de s’interroger sur la sincérité de la transition.