Des personnes mal intentionnées ont répandu dans plusieurs villes du Bénin, samedi et dimanche, des rumeurs faisant état de la fermeture des moulins à maïs dans notre pays. Nombreux sont ceux qui ont fait la course contre la montre pour moudre du maïs.
C’est le cas de dame Afiavi. Dans la précipitation, elle est allée acheter à crédit un demi-sac de maïs promettant rembourser à la fin du mois. D’’autres femmes seraient aussi dans le même cas.
Quant à Georges qui n’avait pas les moyens, il a supplié son épouse qui vend des galettes d’aller moudre 15 mesures ( kg) de maïs ( avec la réserve de mais qu’elle avait, ndlr) pour être à l’abri de la « fermeture des moulins à mais » ventilées partout dans les villes de Cotonou, Abomey-Calavi et Porto Novo surtout.
Même un proche d’un député de la huitième législature a tôt fait d’aller moudre 20 kg de mais afin d’éviter toutes déconvenues en cette période de gestion de la pandémie du coronavirus. Seuls les saint Thomas et les personnes bien informées n’avaient pas mordu à l’appât de ces rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux et de bouches à oreilles dans les localités.
A travers un communiqué dans la soirée et notamment dans les médias ( et à profusion à la télévision nationale) le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sacca Lafia est venu délivrer les populations. Selon le communiqué, il a informé l’opinion « qu’aucune décision de cette nature n’a jamais été prise par le gouvernement ». « (…)Les moulins sont bien autorisés à ouvrir leurs portes à leurs clients sur toute l’étendue du territoire national », a rassuré le ministre de l’intérieur. Un message qui est venu délivrer plus d’un.
Les vrais bénéficiaires de ces fausses informations étaient samedi et dimanche les gérants des moulins et autres meuniers. Ils ont fait de bons chiffres d’affaires en ces temps de la pandémie de Covid-19 où le gouvernement a établi un cordon sanitaire autour de 15 communes du sud du pays. Daniel, un meunier, résidant dans un quartier d’Abomey Calavi affirme avoir fait un bénéfice d’au moins 30.000 Fcfa dans la seule journée du dimanche.
Jean-Louis KOGBEDJI