Au lendemain de la suspension du 8ᵉ Congrès extraordinaire du PDCI, les militants s’interrogent autour de l’opportunité de ce report par la justice.
Samedi, près de 6 300 congressistes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) devaient élire un nouveau président pour succéder à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023. Mais la veille de ce rendez-vous important, deux militants avaient saisi le tribunal des référés pour contester des irrégularités, selon eux. La justice a jugé cette plainte recevable et ordonné la suspension et le report du Congrès. Qui sont ces plaignants ? Que va faire le PDCI ?
Passée la déception liée à la suspension du congrès, les membres du PDCI continuent de s’interroger : pourquoi les deux militants ayant porté plainte ne se sont-ils pas d’abord tournés vers le parti, juste après l’affichage des listes ? Ces sympathisants sont-ils manipulés ? Si oui, par qui ?
Un malaise au sein du PDCI
Selon nos informations, le premier militant n’était pas à jour de ses cotisations. Il avait été suspendu du PDCI fin septembre pour avoir soutenu le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) aux municipales de Yopougon, et non le candidat de son propre parti.
Le second militant figurait déjà sur la liste de congressistes publiée par le comité électoral. Comment la justice a-t-elle pu juger cette plainte recevable ? Leur a-t-elle demandé leur carte de membre, s’interroge un cadre du PDCI qui conclut perplexe : à qui profite ce report ?
Peu de réponses fermes à ce stade. Une chose est sûre, cette situation est le résultat d’un certain malaise, comme le constate le politologue Geoffroy-Julien Kouao : « Le PDCI joue sur deux registres : le registre du consensus d’abord et le registre de l’élection plurielle. Malheureusement, il n’a pas su juguler les deux registres et on assiste aujourd’hui à une division extrêmement profonde qui malheureusement a invité l’autorité judiciaire à s’y intéresser ».
Les conseils juridiques du PDCI devraient se tourner vers le tribunal des référés pour apporter leur éclairage. Une fois cet épisode judiciaire levé, un bureau politique devra être convoqué dans les prochains jours. L’objectif est de fixer une nouvelle date pour le Congrès.