Des béninois se sont à nouveau faits escroquer par une autre structure

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Un dossier similaire à l’affaire Icc Services est inscrit au rôle de la session criminelle de l’année 2019 à la Cour de Répression des Infractions Economique et du Terrorisme (Criet). Il s’agit de l’ « affaire ACNI GROUPE ». Une fois encore, des béninois se sont faits escroquer par une nouvelle structure.

Selon les informations judiciaires, cette structure a collecté au total 282.390.000 FCFA pour « un investissement en ligne ».
Dans ce dossier, le mis en cause est poursuivi pour « escroquerie aggravée avec appel au public, violation de loi sur le système financier décentralisé en République du Bénin ».

La Criet se retrouve ainsi face à un dossier similaire après le récent procès dans l’affaire Icc-Services dans laquelle plusieurs milliards ont été soustraits aux populations. Si le montant collecté par ACNI GROUPE n’atteint pas le seuil de celui de Icc-Services, le mode opératoire est similaire. Selon les déclarations du principal mis en cause, les activités de ACNI GROUPE ont démarré en février 2018. Devant la CRIET, Ibrahim A, dans sa déclaration, le mardi 9 avril, a présenté sa structure. En voici un extrait : « Je fais le trading, la tontine, la négociation de crédit, de l’assistance scolaire, de l’assistance immobilière, réabonnement de Canal+, la gestion des dossiers appels d’offre, la location des véhicules. J’avoue Monsieur le président que par rapport au Trading, j’ai pris la peine de chercher les renseignements sur la réglementation en vigueur au Bénin auprès de l’ABPS mais je n’ai pas pu avoir d’orientation. Après cet exercice, je me suis rapproché de mes collègues qui menaient ses activités dans d’autres pays avant de me lancer. Les activités ont démarré en février 2018.
Certains clients qui ont commencé par nous fréquenter m’ont dit que nos activités sont assimilables aux activités de Microfinance et donc qu’il me faut prendre un agrément. J’ai alors pris sur moi la responsabilité d’envoyer une lettre au Ministre des Finances pour le rencontrer et c’était dans le mois d’avril 2018. Je précise que même sur le site de ma société il est bien mentionné que ma société est un Fond d’investissement. Un Fond d’investissement, est une structure habilitée à présenter les opportunités d’investissement aux clients. J’ai mis en place un réseau commercial qui est chargé de prospecter aux fins de présenter nos activités aux populations. Nous proposons quatre formules : celle mensuelle dont le taux est de 15%, trimestrielle 75%, semestrielle 210% et annuelle de 540%. Mais deux ans après, nous avons enlevé la formule mensuelle parce que non seulement cela ne profite pas à ma structure ni à mes clients ».

A l’éclatement de l’affaire, le PV d’enquête mentionne 552 clients qui ont fait des dépôts pour le compte du Trading. Même si l’accusé dit ne pas avoir eu le temps de vérifier, il reconnaît néanmoins que c’est approximativement les chiffres qu’il détient. En ce qui concerne le montant total collecté, les informations judiciaires font état d’une somme de 282.390.000 FCFA dont 79.210.500 FCFA payés.
Interpellé par le ministère public sur ces chiffres, Ibrahim A ne les a pas non plus rejetés. Au nombre des chefs d’accusation, le sieur Ibrahim A. n’en reconnaît qu’un seul.

Des béninois à nouveau pris au piège…

Ce dossier en cours d’examen à la Criet semble noyer les espoirs des juges qui ont souhaité que le procès Icc-Services serve de leçon aux béninois face à ces genres de situations. Les Béninois n’ont visiblement pas appris la leçon, ils se sont encore laissé escroquer par une nouvelle structure dont le modus operandi n’est pas très différent de celui de Icc-Services. « Je ne terminerai pas sans dire un mot à l’endroit des personnes qui ont défilé devant moi soi-disant qu’elles ont été victimes. Ma question est de savoir de quoi elles ont été victimes. Vous constatez avec moi que les béninois ont pris le pari de la facilité. Le carnage qu’a suscité ICC SERVICES est irritant voire révoltant. Monsieur le Président, dans le rang des supposées victimes, il faut commencer par sévir pour arrêter ce crime. Je voudrais que chaque béninois se remémore. C’est une invite au travail. C’est pourquoi l’État béninois à juste titre vous demande d’arrêter de recevoir ces personnes comme étant des victimes. Elles méritent d’être poursuivies », a déclaré l’avocate de l’Etat au cours de l’audience qui se poursuit.

S.E.