Bénin : Des Béninois se prononcent sur l’insertion des langues nationales dans le système éducatif

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La valorisation de l’alphabet et des langues nationales dans l’enseignement constitue une nécessité incontournable pour le développement du Bénin. Ce programme permet de veiller, d’ici à 2030, à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter. En quoi l’insertion des langues nationales dans l’enseignement peut contribuer indubitablement au développement du pays ? C’est la question à laquelle des citoyens béninois ont tenté de répondre.

Au Bénin, le projet de valorisation des langues nationales dans l’enseignement peine à prendre. Mais, certains initiateurs ne baissent pas les bras. La pertinence du projet est aujourd’hui perçue par plusieurs citoyens. Pour certains, introduire les langues nationales dans l’enseignement au Bénin, c’est vouloir le réel développement du pays.

«Dans plusieurs domaines aujourd’hui, nous avons beaucoup de gens qui n’ont pas été à l’école mais qui ont des talents, de l’intelligence et qui pensent vraiment. Ils sont souvent même inspirés à créer beaucoup de choses qui pourront contribuer au développement. Mais à cause du fait qu’il y a une différence entre ceux-là et ceux qui ont été formés en français, ils n’arrivent vraiment pas à percer. Ils ne sont pas compris et n’arrivent pas à expliquer leur trouvaille. Donc le fait qu’on n’enseigne pas nos langues dans les écoles bloque notre développement. », déplore un citoyen interrogé lors d’un micro trottoir. Il ajoute : « C’est quelque chose de très bien. J’ai des amis Japonais qui étudient dans leur langue. Les autres langues comme le français, l’anglais dont on a besoin pour les relations internationales, ils les étudient comme secondes langues ».

Un autre citoyen estime que « le développement du Bénin doit passer nécessairement par la prise en compte des exigences d’aujourd’hui. Premièrement, il faut que l’instruction soit donnée dans nos langues. C’est-à-dire qu’on doit pouvoir enseigner la physique, la chimie, les mathématiques, la biologie, la philosophie et tout ça dans nos propres langues. C’est ce que les Chinois ont compris et fait ; et en moins de 60 ans, ils ont réussi à rattraper les États-Unis. Si on ne le fait pas et on continue sur l’ancienne lancée, on ne pourra pas évoluer », a-t-il souligné. « Si vous êtes culturellement colonisés, cela veut dire que votre pensée est en prison. S’il faut réfléchir dans la langue de l’autre, on ne peut pas se développer », ajoute-t-il.

Certains pensent aussi que l’erreur vient des dirigeants au haut niveau.

En effet, le fait d’avoir mis dans la constitution béninoise que la langue française est la langue officielle de travail est, selon eux, une manière d’accepter être l’esclave de l’autre. Dans ce cas, le Bénin sera loin du chemin du développement. Il urge donc que les langues nationales soient valorisées afin que le Bénin se développe véritablement.

F.K.