Togo : Des acteurs de la société civile et de l’opposition réunis à Lomé contre la nouvelle Constitution

Afrique

À Lomé, ce 30 juin 2024, des organisations de la société civile et des partis d’opposition ont donné rendez-vous à la population pour protester contre la Constitution promulguée le 6 mai 2024. Dans cette nouvelle Constitution, le président de la République a un rôle honorifique. C’est le président du Conseil des ministres qui concentre désormais le pouvoir exécutif.

Au Togo, les organisations de la société civile et de l’opposition sont toujours vent debout contre la nouvelle Constitution. Une nouvelle Constitution promulguée par le président de la République le 6 mai 2024 qui continue donc de susciter des remous.

Ces organisations et plusieurs formations de l’opposition ont donné rendez-vous à la population au centre-ville de Lomé pour la sensibiliser. Une foule en attente d’information a répondu à l’appel.

Le temps d’un après-midi, le terrain de jeu est devenu un terrain qui porte la colère de citoyens togolais, comme Bertin. Il est étudiant à l’université de Lomé et appelle à une prise de conscience face à la situation dans laquelle est plongée le pays. Selon lui, il faut poursuivre le travail d’information auprès de la population. « Nous sommes missionnaires et notre mission est désormais d’éveiller les consciences encore endormies, d’encourager les consciences éveillées, et de combattre pour la justice et la liberté », lance-t-il.

« Nous allons faire barrage contre la forfaiture »

Syndicats et individus ont exprimé leur indignation face la modification de la Constitution et accusent le pouvoir d’avoir agi sans concertation.

Les autorités togolaises avaient organisé des rencontres avec des associations et les chefs traditionnels pour expliquer le projet. Mais cette nouvelle Constitution est inacceptable réaffirme, le premier porte-parole du Front citoyen Togo-debout, le professeur David Dosseh : « Le changement de Constitution qui a été élaboré au Parlement, en violation des dispositions constitutionnelles et qui nous impose un régime soi-disant parlementaire, mais qui cache tout simplement une volonté d’un régime de s’éterniser, de ne jamais accepter une alternance, voilà la réalité contre laquelle nous avons décidé de continuer le combat. »

Le porte-parole de Togo Debout assure que de grandes manœuvres ont commencé au sein de l’opposition avant de conclure : « Nous allons faire barrage contre la forfaiture. »

Pour rappel, la nouvelle Constitution promulguée par le président Faure Gnassingbé a été publiée le 21 mai, peu avant l’installation de l’Assemblée nationale issue des élections législatives du 29 avril. Les députés, élus pour un mandat de 6 ans, ont inauguré la Vᵉ République togolaise, un régime désormais parlementaire, dans lequel il n’y a plus d’élection présidentielle au suffrage universel direct. Dans cette Vᵉ République, le président du pays a un rôle honorifique. Le pouvoir exécutif est entre les mains d’un président du Conseil des ministres. Cette fonction revient au chef du parti majoritaire à l’Assemblée, à l’issue des élections législatives.