Les réseaux sociaux constituent non seulement un moyen d’échanges, de dénonciation mais aussi un moyen de publicité en ligne. Au Bénin, bon nombre de personnes en font usage dans le but de vendre ou d’acheter des téléphones portables. Cependant, cette pratique n’est pas sans conséquence.
Plusieurs publications dans les groupes publics et foras invitent à l’achat des téléphones portables. « À vendre ou troc « Techno Spark 5 Pro ,état neuf, 3 semaines d’utilisation ,Ram 4,Rom 128gb,version 10, connexion 4G , Empreinte digitale, Reconnaissance faciale ,autonomie de fer . Inbox ou call, si tu es intéressé +229…. ». Voilà une illustration des publicités qui pullulent les réseaux sociaux. D’autres publicités indiquent la localité du vendeur : « À vendre Techno pop 4 , état 10/10 très propre capacité 32 , ram 2, 40k, limite: calavi – cotonou ,intéressé inbox ou whatshapp +229…. ».
Ces publicités quotidiennes sur les réseaux sociaux attirent certaines personnes à acheter les téléphones portables proposés. Mais, avant ou après l’achat, les pratiquants de cette activité illégale subissent de graves conséquences. Pour certains, les pratiquants subissent des poursuites judiciaires. Lanma E. raconte sa mésaventure. « Dans le mois de février, j’ai regardé la photo publiée d’un téléphone sur facebook qui m’a plu et je l’ai acheté à 35.000 francs CFA. Après un mois d’utilisation, je ne savais pas que les policiers enquêtaient sur moi dans mon entourage. Un beau matin quand j’allais au service, trois officiers ont débarqué devant ma maison et me trouvant au portail, ils m’ont dit de les suivre. Arrivé au commissariat, le commissaire m’a questionné sur l’achat de mon téléphone et je lui ai dit d’où provient le téléphone. Une dizaine de minutes après, une dame fit son entrée et le commissaire me dit que le téléphone que j’ai en main appartient à la dame. Pour plus d’explications, il me fait comprendre que les voleurs ont volé dans la maison de la dame et qu’ils sont dans la cellule déjà. Une somme de 350.000 francs est la demande non négociable de la dame et sans cette somme, je ne serai pas libre de mes mouvements. J’ai dû appeler ma maman et elle m’a amené l’argent avant que je ne rentre chez moi ».
Quant à Sherif Deen, il montre le mauvais état des téléphones portables vendus. « J’ai acheté un téléphone après avoir vu la publicité sur les réseaux sociaux. Conduit par un taximan, je suis allé sur le lieu de rendez- vous. Mais puisque le vendeur était si pressé, je n’ai pas pu vérifier le téléphone avant de lui remettre les 45.000francs, comme conclu. Une fois arrivée à la maison et durant toute une semaine, la connexion du téléphone ne marchait pas et par la grâce de Dieu, je l’ai revendu à 40.000 francs ».
L’achat des téléphones via les réseaux sociaux est également un chemin d’arnaque, selon certains. C’est ce qu’explique Grégoire H. Il s’est fait escroquer par un vendeur. « Mon cas, c’est que je n’ai pas encore acheté le téléphone. J’ai demandé au vendeur de venir à Godomey. Il a dit de payer son frais de transport aller et retour. Je lui ai envoyé 2000 francs et jusqu’aujourd’hui, son numéro ne marche plus ».
Interrogés, des victimes invitent plutôt à l’achat des téléphones portables dans les boutiques afin d’éviter des conséquences fâcheuses.
Jérémie HOUESSIME (Stagiaire)