La police a procédé ces dernières heures, à Cotonou et environs ainsi que dans d’autres villes du pays, à l’arrestation de personnes supposées impliquées dans les violences électorales du mardi 06 avril 2021.
Après Elie Djènontin, fils de Valentin Djenontin (ancien ministre de la justice actuellement en exil en France) qui a été déposé en prison, selon des médias, c’est Jean Alexandre Hountondji, ancien ministre chargé des relations avec les institutions sous Boni Yayi, ancien Directeur départemental de la santé de l’Atlantique-Littoral sous le régime de feu général Mathieu Kérékou et aujourd’hui membre des Démocrates qui n’est plus libre de ses mouvements. De sources policières, Jean Alexandre Hountondji, a été mis aux arrêts et gardé à vue à la Brigade criminelle.
D’autres membres du parti Les Démocrates sont également mis aux arrêts. Leur arrestation fait suite aux manifestations anti Talon du mardi 06 avril dans plusieurs villes du pays. Leur procès est fixé au 27 juillet 2021, apprend-on. Annoncées pacifiques au départ, ces manifestations ont tourné au vandalisme. Des biens publics et privés ont été détruits dans certaines villes du Bénin.
Autres personnes dans le viseur de la CRIET, la Cour de répression, des infractions économiques et du terrorisme, la jeune activiste Nadine Okoumassou et une autre manifestante « Miss Démocrate ». Elles sont convoquées devant la CRIET ce vendredi, apprend-on.
Selon les réseaux sociaux, Joseph Tamegnon, ancien Directeur de la Sogema et ex-conseiller de Boni Yayi, membre du parti Les Démocrates aurait été aussi mis aux arrêts. Une information à vérifier.
Timide réaction
Du côté du parti Les Démocrates, aucune réaction après ces arrestations, sinon une timide réaction du parti, au lendemain des violences électorales du mardi 6 avril. Dans une déclaration, le secrétaire administratif du parti, Kamar Ouassangari a, indiqué que le parti n’apprécie pas les violences enregistrées dans certaines localités du Bénin. Le secrétaire administratif du parti proche de Boni Yayi regrette ces incidents parce que «le mot d’ordre était pour des manifestations pacifiques », justifie-t-il. Mais, cela a tourné au vandalisme au niveau de certaines localités comme les casses observées à Parakou, où une radio a été saccagée par des manifestants.
À Cotonou, des pneus ont été brûlés à la place de l’Etoile Rouge par des manifestants. Le domicile du député André Okounlola a été incendié, ses véhicules et des motos brûlés à Dihodans la commune de Savè. A Bantè, la route inter-Etat a été barricadée dans l’arrondissement de Pira. A en croire le secrétaire administratif, Kamar Ouassangari, le parti regrette les casses et actes de vandalisme observés. Pour lui, il y aura une assise nationale pour remettre le pays sur de bons rails.
Quant à l’opposant Joël Aïvo, candidat recalé du Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD), il a, dans une lettre au peuple béninois publiée sur sa page Facebook et partagée dans les réseaux sociaux jeudi 8 avril, « déploré le climat de tension et de peur » dans le pays et accuse le Gouvernement de l’entretenir. Il lance un appel au président de la République Patrice Talon « à mettre fin à l’enlisement du pays, à cette vague d’arrestations et d’emprisonnements et à la diabolisation de ses adversaires politiques accusés subitement et facilement de terrorisme.
Armelle C. CHABI