Alors que l’armée israélienne a annoncé son retrait partiel du sud de Gaza, l’Égypte ouvre au Caire une nouvelle séance de pourparlers sur un accord de trêve en échange de la libération d’otages israéliens enlevés par le Hamas.
La délégation israélienne a finalement obtenu le feu vert du cabinet de guerre israélien et se trouve ce dimanche au Caire, avec des prérogatives élargies pour permettre de finaliser un accord sur une trêve et un échange de prisonniers. L’équipe de négociateurs israéliens est dirigée par les chefs du Mossad et le Shin Bet, les services spéciaux israéliens, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
C’est exactement ce que le président américain Joe Biden avait exigé lors de sa conversation téléphonique avec Benyamin Netanyahu jeudi dernier. Un peu plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien a affirmé que ce n’est pas Israël qui empêchait la conclusion d’un accord. L’État hébreu veut obtenir un accord, mais pas de capitulation. Ce samedi soir, les médias israéliens font preuve d’un certain optimisme et prévoient même un accord pour la fin du ramadan, d’ici le 10 avril.
Un déblocage lié au retrait partiel de Gaza ?
Ce déblocage pourrait être lié au retrait de la plupart des troupes israéliennes de la bande de Gaza annoncé ce samedi. Selon les militaires israéliens, la décision a été prise sans aucun lien avec les pressions extérieures, mais il est clair qu’elle ouvre la voie aux négociations au Caire. Le redéploiement s’est achevé la nuit dernière.
À l’heure actuelle, une seule et unique division et une autre brigade sont toujours à l’intérieur de la bande de Gaza. Principalement le long de l’axe qui coupe en deux dans la largeur l’enclave palestinienne, avec pour mission principale d’empêcher le retour des réfugiés gazaouis vers le nord. La masse des troupes israéliennes a été redéployée côté israélien le long de la frontière.
« L’essentiel, c’est ce qui va se passer au Caire »
« Cela ne change rien à la stratégie. Je ne crois pas que l’essentiel soit là. L’essentiel, c’est ce qui va se passer au Caire et s’il y aura des négociations qui vont aboutir ou pas, estime Jean-Paul Chagnolleau, président de l’Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient (IReMMO), au micro de RFI. Il faut quand même rappeler que le Conseil de sécurité a exigé le 25 mars un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Il faudrait a minima que les Israéliens se conforment à cette résolution qui est contraignante. Il semble que les Américains aient infléchi leur position et qu’ils soient beaucoup plus désireux de faire pression sur Israël, mais pour l’instant, il n’y a rien de concret qui puisse permettre de parler d’un tournant dans cette guerre terrible », poursuit l’universitaire.
Ce retrait partiel de la bande de Gaza implique que les incursions seront désormais ponctuelles. Un peu comme cela s’est passé récemment dans le secteur de l’hôpital al-Shifa à Gaza ville. Mais les responsables israéliens restent déterminés à mener un raid de grande ampleur dans la ville de Rafah à l’extrémité sud de la bande de Gaza.