Neuf personnes dont huit policiers ont été blessées ce vendredi 16 décembre en Turquie dans l’explosion d’une bombe au passage d’un véhicule de police près de Diyarbakir, la principale ville du sud-est à majorité kurde. Cinq personnes ont été placées en garde à vue. L’attentat n’a pas été revendiqué mais les autorités soupçonnent les combattants kurdes, contre lesquels l’armée turque est engagée en Irak et en Syrie.
La bombe était dissimulée dans une voiture garée sur le bas-côté de la route. Selon le ministre de l’Intérieur, les explosifs ont été déclenchés à distance, au moment du passage d’un fourgon de police. Il était 5h10 du matin et il faisait encore nuit sur cette route reliant Diyarbakir à Mardin, une localité située une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Les Kurdes responsables ?
L’attaque n’a pas fait de blessé grave, mais elle a marqué les esprits car c’est la première en cinq ans près de Diyarbakir. Elle intervient dans un contexte particulièrement tendu entre la Turquie et les combattants kurdes que le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a rapidement désignés comme principaux suspects. Selon le ministre, l’une des personnes interpellées a reconnu avoir garé la voiture piégée. Un membre de sa fratrie qui avait rejoint le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, aurait été tué en 2004.
L’attentat intervient après une série de raids aériens de l’armée turque contre le PKK dans le nord de l’Irak et contre son émanation syrienne, les YPG. Le président Erdogan a menacé ces dernières semaines de conduire une nouvelle opération militaire terrestre dans le nord de la Syrie.