Tournée gouvernementale de reddition de compte : Daniel Edah fait des observations et une demande à Talon en 4 points

Economie & Tech

JE SUIS DANIEL EDAH.
VOICI MES OBSERVATIONS SUR LA TOURNÉE GOUVERNEMENTALE DITE DE REDDITION DE COMPTE

Avant tout, je tiens à dire que l’employeur qu’est le peuple n’a pas à applaudir l’employé qu’est le Président de la République pour avoir exécuté les tâches pour lesquelles il est embauché et payé de même que les membres de son gouvernement. Le Président ne fait aucune faveur au peuple mais il lui est entièrement redevable et non au-dessus ou en dehors de lui. Autrement, il ne sert plus le peuple, il se sert du peuple et des biens du peuple.

Cela dit, à travers les nombreuses contrevérités distillées lors de cette tournée politique partisane dans le pays
laissant entendre par exemple qu’un hôpital construit par le régime de la rupture serait doté d’équipements ultramodernes qu’aucun autre hôpital n’aurait au monde, les émissaires du Président Talon ont manifestement révélé leur incapacité collective et leur difficulté évidente à expliquer aux populations pourquoi elles ont de plus en plus faim alors que le pays devient de plus en plus joli, pourquoi l’exode rurale augmente et pourquoi, plus que sous les anciens Présidents Nicephore Soglo, Mathieu Kerekou et Boni Yayi, sous le President Talon les jeunes béninois sont tentés d’aller mourir dans le désert et se noyer dans la mer à la recherche clandestine d’un mieux-être à l’étranger alors que le Bénin serait bien gouverné avec les meilleures notations des institutions financières internationales y compris en dépassant dans la gestion financière la France
qui fait montre de transparence dans sa gouvernance en publiant les salaires politiques y compris celui du Président Macron, alors qu’au Bénin bien malin et très courageux sera celui des citoyens lambdas qui pourra affirmer sans se retrouver à la CRIET combien le peuple béninois rémunère son premier employé qu’est le Président de la République Patrice Talon et les membres de son gouvernement.

Ils n’ont pas pu expliquer pourquoi malgré son rayonnement et sa respectabilité, le Bénin sous la rupture a choisi de se recroqueviller diplomatiquement sur lui-même en fermant plusieurs ambassades et consulats, privant ainsi la plupart des béninois de la diaspora des services publics dont la jouissance donne le sentiment d’appartenance à la nation et la fierté d’être citoyen béninois.

Ils n’ont pas pu expliquer pourquoi après avoir injecté des centaines de milliards dans le secteur énergétique et promis la souveraineté énergétique allant jusqu’à dire que nous vendrions de l’électricité à l’étranger, le Bénin se retrouve aujourd’hui avec des coupures intempestives d’électricité, des délestages chroniques qu’on croyait révolus avec le Président Talon et pourquoi l’eau se fait rare dans les robinets dans plusieurs communes du Bénin alors que les factures d’eau SONEB et d’électricité SBEE ne font qu’augmenter.
Ils n’ont pas expliqué pourquoi que l’Etat protecteur du citoyen est-il devenu si féroce dans la répression policière contre les gagne petits et moins fortunés de la République à l’image de l’intransigeance observée face aux conducteurs de motos, les transporteurs et même les producteurs agricoles et travailleurs à qui l’on dénie le droit de dénonciations contre la vie chère, y compris contre l’augmentation inexpliquée des tarifs par les maisons d’assurance pendant que le consommateur s’attend à la protection du gouvernement contre la vie chère.

Ils ont manqué de dire que le Bénin sous la rupture est moins protégé et sécurisé, notamment contre les catastrophes naturelles. Ils ont manqué de dire, par exemple, que plusieurs centres des sapeurs-pompiers sont encore sans camions citernes, sans ambulances et véhicules pickup fonctionnels depuis le drame de Dassa Zoumé – l’incendie du bus de transport – qui aura révélé la trop grande vulnérabilité de notre pays face aux catastrophes naturelles.

Et j’en passe.

J’ai entendu les émissaires dire, entre autres, un peu partout que le Président Patrice Talon, en huit ans, aurait réalisé plus d’infrastructures que les réalisations combinées de tous les Présidents successifs depuis 1960. Soit.

D’une part, je voudrais observer que contrairement aux temps des Présidents Soglo, Kerekou et Yayi pour ne considérer que la période du renouveau démocratique, depuis huit ans, l’embellissement des centres urbains qui ferait croire aux étrangers et à ceux qui vivent aux frais de l’Etat que tout va bien, au lieu d’induire la prospérité partagée, rime avec l’occasion pour une minorité de ceux qui contrôlent le pouvoir et leurs satellites de s’enrichir sans cesse tout en continuant à demander au peuple affamé d’attendre, ce peuple pourtant travailleur et rempli de compétences mais qui a de plus en plus du mal se nourrir, se loger, se vêtir, s’éduquer et se soigner dignement.

D’autre part, par rapport aux prouesses chantées du Président Talon qui aurait, en 8 ans seulement, fait mieux que tous les anciens présidents depuis 1960, parce que l’heure a sonné pour le triomphe de la vérité contre les intoxications d’où qu’elles viennent, j’aimerais demander au gouvernement Talon de faire preuve de transparence en publiant :
1. la liste des projets hérités du gouvernement Yayi s’il y en a,
2. les projets initiés par le Président Talon lui-même avec des financements bouclés depuis le 6 avril 2016, totalement exécutés ou en cours d’exécution,
3. un tableau comparatif des coûts du kilomètre de voie bitumée et du kilomètre de voie pavée ou asphaltée sous les gouvernements Soglo, Kerekou, Yayi et Talon pour ne prendre que ces repères
4. un tableau comparatif de la part du marché des infrastructures attribuée aux entreprises béninoises sous les gouvernements Soglo, Kerekou, Yayi et Talon.

Les Béninois ont droit à la vérité et c’est dans la vérité qu’ensemble nous bâtirons, en capitalisant les acquis de tous les anciens dirigeants, le Bénin de notre vision, le Bénin économiquement prospère et socialement stable dans une Afrique bien intégrée et en plein essor.

Ensemble, nous le ferons…Et il fera beau!

Merci!

DANIEL EDAH