À l’occasion de l’Assemblée générale constitutive du Cadre de Concertation des Forces de l’Opposition, le 10 novembre 2024, Daniel Edah, Président du mouvement Nous Le Ferons (NLF), a prononcé un discours empreint de conviction et de vision pour l’avenir politique du Bénin. Cet événement, marque un tournant dans le paysage politique béninois, a réuni plusieurs partis d’opposition dans une dynamique d’unité et d’action pour la sauvegarde de la démocratie.
Alors que le Bénin traverse une période de turbulences politiques et sociales, Daniel Edah, figure montante de l’opposition, a lancé un appel à l’unité et à la mobilisation lors de l’Assemblée Générale des Forces de l’Opposition, et souligne l’urgence d’un retour aux principes démocratiques fondamentaux. Dès son allocution, Daniel Edah a salué l’initiative de Les Démocrates, le principal initiateur de cette rencontre, soulignant l’importance de la collaboration entre les différents partis d’opposition tels que GSR, MPL et NLF. « Je félicite Les Démocrates pour avoir su rassembler autour de cette noble cause. Ce cadre constitue un symbole de notre union pour un Bénin plus juste et équitable », a-t-il affirmé, tout ouvrant ainsi la voie à une réflexion collective sur les enjeux politiques du pays. Face à une situation sociale, économique et politique marquée par des tensions croissantes, il a exprimé ses préoccupations sur l’orientation actuelle du pays. « Le Bénin traverse une période difficile. Il est devenu impératif de renouer avec les principes fondamentaux de notre démocratie : la justice, la transparence et le respect des droits humains », a-t-il déclaré. Selon lui, ces principes ont été mis à mal par un système politique qui, tout en se présentant comme moderne, reste sourd aux aspirations profondes de la population.
Un discours incisif contre la gestion du pays
La question de la gestion des affaires publiques a occupé une place centrale dans son discours. Il a critiqué l’approche du gouvernement actuel, qu’il estime préoccupé davantage par la construction d’infrastructures physiques que par l’amélioration des conditions de vie des Béninois. « Un gouvernement qui investit dans des infrastructures sans garantir un développement humain pour tous n’offre qu’une illusion de progrès », a-t-il fustigé. À ses yeux, la politique économique actuelle ne fait qu’aggraver les inégalités sociales et accentuer la souffrance des populations les plus vulnérables. Edah a également pointé du doigt les dérives autoritaires qui ont marqué la gestion de la dernière décennie. « La démocratie ne se résume pas à des élections. Elle se vit au quotidien à travers la liberté d’expression, le respect de l’opposition et une gestion transparente des ressources publiques », a-t-il ajouté, il déplore l’atmosphère de répression et de peur qui prévaut actuellement.
Vers une alternance politique pacifique
Un autre point majeur de son discours a porté sur l’alternance démocratique, prévue pour 2026. Il a réaffirmé l’importance d’une transition pacifique et démocratique qui permettra de restaurer l’équilibre et la confiance entre les autorités et les citoyens. « L’alternance n’est pas un concept théorique, c’est une nécessité pour le bien-être de notre peuple. Les Béninois méritent des élections libres, transparentes et sans fraude », a-t-il martelé. Il a souligné que cet engagement ne se limite pas uniquement à un changement de gouvernance, mais aussi à un travail de réconciliation nationale. « Notre combat ne vise pas à éliminer l’autre, mais à construire une démocratie inclusive où tous les citoyens se sentent écoutés et représentés », a-t-il précisé.
L’importance de la jeunesse et de la société civile dans le processus de changement
Daniel Edah a également mis l’accent sur le rôle important que joue la jeunesse béninoise dans la transition démocratique. « Les jeunes sont la clé de notre avenir. Leurs rêves et leurs aspirations doivent être entendus. Nous devons leur offrir des perspectives de développement au lieu de les laisser se noyer dans l’immigration clandestine », a-t-il alerté. À cet égard, il a invité les militants et les acteurs de la société civile à œuvrer ensemble pour une société plus juste et plus égalitaire.« Les médias ont un rôle déterminant à jouer dans cette dynamique. En tant que voix des opprimés, ils doivent continuer à dénoncer les injustices et à informer les citoyens de leurs droits », a-t-il ajouté, tout en saluant l’engagement constant de la presse béninoise.
Nomination de Daniel Edah
La journée a pris une tournure symbolique lorsque Daniel Edah a été nommé Quatrième Coordonnateur Adjoint du Cadre de Concertation des Forces de l’Opposition, un signe fort de l’importance stratégique de Nous Le Ferons dans la construction de cette nouvelle dynamique politique.
Mireine A. YAHOUNGO
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Discours de Daniel EDAH, Président de NOUS LE FERONS
Cotonou, Benin Royal Hôtel, le 10 novembre 2024
Monsieur le Représentant du Dr Thomas Boni YAYI, Président du parti Les Démocrates,
Monsieur le Président du parti Grande Solidarité Républicaine
Monsieur le Président du parti Mouvement Populaire de Libération Monsieur le Président du parti Nouvelle Force Nationale,
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,
Militantes et Militants des organisations politiques membres du cadre de concertation des forces de l’opposition, Chers amis de la presse,
Mes chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
Au nom de NOUS LE FERONS, je voudrais avant tout m’acquitter d’un agréable devoir, celui de féliciter le parti Les Démocrates pour avoir pris l’heureuse initiative de ce cadre de concertation dont nous tenons ce jour l’assemblée générale, les partis GSR, MPL et NFN qui ont accepté l’invitation du parti Les Démocrates et se sont engagés à faire en sorte que ce cadre apporte réponse et satisfaction à nos compatriotes actuellement très inquiets et préoccupés par ce que l’avenir nous réserve au regard des conditions quotidiennes difficiles actuelles que nous vivons malgré les réalisations dont se vante le régime de la rupture.
Au nom de NOUS LE FERONS, je salue l’engagement patriotique de nos partenaires du cadre de concertation et les rassure de notre détermination à toujours être un instrument de rassemblement et de facilitation de la prise et de la mise en œuvre des décisions idoines pour l’atteinte de nos objectifs, y compris la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et bien entendu l’organisation d’élections inclusives pour renouer avec la démocratie qui consacre l’exercice du pouvoir par le peuple et pour le peuple. J’adresse ma gratitude et mes encouragements à tous les acteurs de la presse qui continuent de faire montre d’audace en donnant de la voix aux idées différentes de celles du régime actuel.
À toutes les personnalités de notre pays qui donnent de plus en plus de la voix pour réclamer le retour à la normalité dans la gouvernance de notre pays, je voudrais dire que nous recevons bien leurs cris de détresse et sommes déterminés à jouer, ensemble avec elles, notre indispensable partition pour la transformation structurelle positive de notre pays. Je les exhorte donc à ne pas baisser les bras malgré les difficultés évidentes associées à un tel combat citoyen que je sais périlleux avec l’assurance que très bientôt, par la grâce de Dieu, il fera beau pour tous et partout sur toute l’étendue du territoire national.
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Nous sommes à la croisée des chemins et nous devons choisir pour ne pas périr en tant que peuple. Notre pays le Bénin est à la croisée des chemins et nous devons faire un choix décisif pour ne pas disparaître en tant que démocratie. Notre patrie commune est à la croisée des chemins et nous appelle à un sursaut patriotique.
Le choix qui s’impose à nous dans l’indispensable sursaut patriotique est d’abord celui d’œuvrer au rassemblement des forces politiques qui reconnaissent la situation d’urgence dans laquelle se trouvent notre démocratie, notre justice, notre économie, notre système éducatif, notre système sanitaire, notre sécurité, notre diplomatie, notre unité nationale et j’en passe.
Il ne s’agit pas d’un rassemblement contre un individu ou d’un regroupement pour préparer des représailles en réponse à la gouvernance de vengeance en cours mais plutôt d’un rassemblement patriotique contre le système de gouvernance qui rétrograde notre démocratie, confond réalisation d’infrastructures au développement pendant que rares sont les béninois à avoir un bon repas par jour, un système qui entretient la cherté de la vie, un système qui soumet les opérateurs économiques et les acteurs politiques non obéissants par la justice et la force publique qui depuis 2016 au lieu de rassurer les citoyens les font douter des institutions publiques, un système qui force le monopole dans une économie pourtant libérale en empêchant les producteurs agricoles de vendre leurs produits au client de leur choix et à bon prix, un système qui amplifie le désespoir de la jeunesse qui prend plus de risque dans l’émigration clandestine que le Bénin n’en avait connu auparavant, un système de riches qui pensent que les moins riches sont responsables de leur sort, un système qui a programmé la décadence de notre société avec un système éducatif pour les pauvres et un autre pour les plus riches alors que l’État devrait faire tout pour réduire les disparités et inégalités afin de rapprocher les citoyens, un système d’injustice sociale qui encourage une grande disparité des prix selon qu’on se trouve au nord ou au sud alors que les salaires sont les mêmes sur l’étendue du territoire national, un système qui préfère faire affaire avec les entreprises et les compétences étrangères pour mieux gouverner dans l’opacité sous prétexte que le pays serait un désert de compétences, un système qui favorise les vices au niveau de la jeunesse et compromet l’avenir de la Nation, un système qui remet en cause la laïcité républicaine, un système qui nous retourne aux périodes sombres de notre pays marquées par le parti unique, les arrestations arbitraires, les prisonniers politiques et les exilés politiques qu’on croyait définitivement révolues après la conférence nationale de février 1990.
Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, nous croyions avoir vaincu la fatalité au sortir de la conférence nationale et nous avons dormi sur nos lauriers.
Dire que rien n’a été fait depuis février 1990 ou encore depuis le 6 avril 2016 que le régime de la rupture est en place, ce serait faire preuve de malhonnêteté mais à côté des infrastructures réalisées et auxquelles le régime de la rupture semble réduire le développement pendant que les béninois souffrent de plus en plus, beaucoup de dégâts volontaires ont été engendrés par le régime de la rupture qui trouve que la démocratie ne peut pas aller de pair avec le développement.
Mes chers compatriotes,
Désapprouvant cette conception erronée de l’impact de la démocratie sur le développement qui justifie les tendances autocratiques et l’agonie actuelle de notre démocratie que nous n’avons pas le droit de laisser disparaitre, le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition est né pour vous rassurer que la vraie croissance économique et le vrai développement pour notre pays passent une gouvernance inclusive respectueuse de la démocratie et de l’état de droit.
Alors, le moment est venu de faire le choix de redonner au peuple béninois sa démocratie et tous ses droits confisqués. Au-delà de l’urgence d’œuvrer ensemble à la libération des prisonniers politiques et au retour digne des exilés politiques, le moment est venu de faire le choix d’agir pour que plus jamais le Bénin n’enregistre à nouveau des morts, des prisonniers et des exilés du fait des élections et de la politique.
L’heure a sonné pour le choix de la gouvernance inclusive sur tous les plans à commencer par l’organisation en 2026 d’élections véritablement inclusives, démocratiques, libres et transparentes comme celle ayant permis au Président actuel de se faire élire en 2016.
Il est l’heure de revenir à la normalité dans la gestion des affaires de notre pays.
Face au système actuel qui n’a manifestement pas compris que la gouvernance inclusive est un impératif pour la durabilité de ses investissements et qui s’emploie à détricoter l’héritage des anciens dirigeants en se comportant comme si le Bénin vient d’être créé en 2016, il nous faut non seulement la combativité politique et l’unité d’action de l’opposition actuelle mais également une dose suffisante d’amour patriotique pour être prédisposé au pardon, le pardon qui n’est jamais un péché pour les croyants que nous sommes, afin d’ouvrir effectivement une nouvelle ère glorieuse pour le développement de notre pays avec l’inévitable alternance en 2026 dans un esprit de réconciliation et de rassemblement de tous les fils et filles du Bénin.
Nous devons donc être fermes dans notre détermination à obtenir l’alternance pour la démocratie, la justice et la prospérité partagée dans notre pays mais nous ne devons pas être fermés à la possibilité de gouverner ensemble avec tous les citoyens du Bénin, y compris ceux de la mouvance actuelle dès lors qu’ils se repentent des persécutions qu’ils font subir au peuple et reviennent dans le droit chemin.
Notre vivre ensemble mis à mal depuis 2016 doit redevenir une réalité au lendemain des prochaines élections de 2026 et cela passe par la réconciliation et le rassemblement.
Mesdames et Messieurs, Mes chers concitoyens, le cadre de concertation des forces politiques de l’opposition dont notre mouvement NOUS LE FERONS est membre fondateur se veut un cadre de préparation de l’alternative pour qu’il fasse beau dans notre pays à partir de 2026 non plus uniquement pour ceux qui tiennent les parties grasses du pouvoir et ceux qui gravitent autour d’eux comme c’est le cas actuellement mais pour tous les béninois sans exception dans les 77 communes, dans les 546 arrondissements et dans les 5290 villages et quartiers de ville que compte notre pays.
Nous le pouvons parce que nous avons une vision claire de l’avenir que nous voulons pour notre pays. Ensemble, nous le ferons et il fera beau ! Vive la démocratie ! Vive le Bénin ! Dieu bénisse le Bénin ! Je vous remercie pour votre attention.
DANIEL EDAH
Président
NOUS LE FERONS, Mouvement politique, membre fondateur du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition