La fermeture des frontières nigérianes décidée par le président nigérian, Muhammadou Buhari, se poursuit. De part et d’autres, les conséquences sont énormes.
Au terme de 30 jours de fermeture de frontières, des centaines de migrants illégaux ont été arrêtés, selon les informations. Mieux, des armes illégales ont été saisies de même que plusieurs centaines de sacs de riz importés. Des résultats qui confortent le président nigérian dans sa décision, nonobstant les appels de la Cedeao
(Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) à la réouverture.
Dans un entretien accordé aux journalistes de RFI, la Confédération nationale des employeurs du Bénin(Coneb), a exprimé ses inquiétudes. « Aujourd’hui, nous avons plus d’un millier de camions qui sont bloqués sur les voies, qui comportent des denrées périssables comme de l’ananas, des tomates, des poissons fumés », déplore Alban Fèliho, président du Coneb. Si dans les jours à venir rien n’est fait pour que ces produits trouvent le circuit normal pour atterrir auprès des clients nigérians, ces produits seront bons pour la poubelle, a-t-il déploré indiquant que c’est des centaines de millions de francs CFA qui seront perdus.
Selon M. Fèliho, deux entreprises ont déjà fermé leurs portes du fait de la fermeture des frontières. Il s’agit selon lui, de la plus grosse société productrice d’huile de palme, et d’une autre entreprise de stockage de poissons séchés. Les personnels de ces deux entreprises, déplore l’homme d’affaires, sont déjà dans un chômage technique. Il souhaite des discussions immédiates afin de trouver un moratoire et permettre que ces produits soient écoulés par les circuits normaux de distribution.
Des camions de vivres bloqués
Depuis que le Nigéria a fermé ses frontières, environ 700 camions sont bloqués, et les parcs qui les accueillent sont devenus des entrepôts de gros porteurs. Une situation qui n’est pas du goût des transporteurs.
Si du côté du Bénin, il y a des risques que les produits périssent, par contre au Nigéria, le prix du riz importé a flambé. Une revendeuse de riz confie que ses ventes ne dépassent plus 10 sacs par jour alors qu’elle livrait au moins 50 sacs avant la fermeture des frontières. « Cinquante kilos de riz importé valaient près 35 euros (environ 23 000 FCFA) il y a quelques semaines. Aujourd’hui, le même sac approche les 53 euros (près de 35 000 FCFA) », a précisé un importateur à RFI.
Malgré les fâcheuses répercussions du blocus sur les populations nigérianes et des pays voisins, les autorités d’Abuja sont toujours restés camper sur leur position.
Pour le moment, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon par rapport à une éventuelle réouverture des frontières.