D’anciens collaborateurs de Soglo trouvent mauvais ses agissements

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Une quarantaine d’anciens collaborateurs de l’ancien président de la République, Nicéphore Soglo, entre autres, Roger Gbégnonvi, Abraham Zinzindohoué, Georges Guédou, Jean-Roger Ahoyo, Jérôme Alladayè, mieux d’anciens ministres et collaborateurs immédiats de Nicéphore Soglo soutenus par des universitaires et d’anciens membres de la Renaissance du Bénin (Rb) viennent d’écrire une lettre ouverte à l’ancien président-maire de Cotonou.

Dans leur correspondance, ils expriment au premier président de l’ère du renouveau démocratique leur haute considération. Toutefois, ils trouvent mauvais ses agissements dans la crise postélectorale. Ils ne cachent pas leurs regrets de voir leur ancien patron dans de telles manœuvres. C’est pourquoi, ils l’invitent à rentrer en lui-même pour ne pas tomber trop bas.

Ces anciens collaborateurs de l’ancien président Soglo sont clairs. Ils sont des personnalités, d’anciens ministres, députés, directeurs, professeurs et autres proches de l’ancien président Nicéphore Soglo. Dans la lettre ouverte adressée à l’ancien président de la République, ces anciens hiérarques du Parti la Renaissance du Bénin, parlent des événements qui ont conduit à l’organisation des élections législatives du 28 Avril 2019. Et surtout l’implication des anciens présidents de la république, Nicéphore Soglo et Boni Yayi.

Soucieux de la haute considération qu’ils ont préservée pour le premier président de l’ère du renouveau démocratique qu’est Soglo, ils désapprouvent son comportement. Ils tiennent compte du fait que Soglo a été d’abord premier ministre puis président de la république de 1990 à 1996. « De tout cela résulte une image qui vous auréole et que, malheureusement, votre comportement actuel est en train de détruire, irrémédiablement, si nous n’y mettons garde », soulignent les signataires de la lettre.

En fait, ces anciens collaborateurs accusent Soglo d’être avec YayI Boni, des éléments déclencheurs de la crise post électorale. Ils abondent ainsi dans le même sens que Bruno Amoussou qui a aussi désavoué Yayi Boni dans ce sens.
En effet, dans la recherche de solutions à l’Assemblée nationale, les deux anciens présidents ont refusé de jouer leur rôle afin que les députés de leur camp œuvrent efficacement pour le consensus. Ils ont préféré mettre de l’huile sur le feu. C’est ce que les anciens collaborateurs de Soglo rappelent dans la lettre ouverte : « ..Si à la plénière de l’Assemblé Nationale qui a suivi, le Président de l’Assemblée s’est abstenu de présenter ce texte à l’examen des députés réunis en plénière, c’est parce que entre-temps, vous êtes intervenu, avec le Président Yayi, pour désavouer les deux représentants de l’Opposition au sein de la Cellule de Travail !C’est véritablement, à partir de ce moment que la crise a éclaté au grand jour ! ». Aussi, les signataires de la lettre rappelle que Soglo et Yayi ont « publiquement menacé d’empêcher le déroulement des élections ». Les deux présidents étaient en effet au marché de Dantokpa pour cette cause.Ces anciens collaborateurs de Soglo rappellent d’autres agissements de l’ancien président Soglo. Ils trouvent qu’il est temps qu’il rentre en lui même pour ne pas tomber trop bas et aussi pour espérer le respect dû à son rang. « …Nous vous demandons de rentrer en vous-même pour retrouver votre calme et la paix intérieure », conseillent les signataires de la lettre ouverte.

Lettre ouverte au président Nicéphore Dieudonné Soglo

Excellence, Monsieur le Président
Nous sommes d’anciens collaborateurs (lorsque vous aviez le pouvoir en charge comme Premier ministre, puis comme Président de la République) et d’anciens membres de la Renaissance du Bénin (votre parti politique), qui avons décidé de vous envoyer cette lettre ouverte pour vous dire ce que nous avons sur le cœur.
Mais nous avons dû ouvrir la signature de cette lettre à des citoyens, beaucoup plus nombreux, convaincus de la justesse de notre initiative !
La présente démarche s’enracine dans l’estime que nous avons su préserver pour vous.

Elle nous est commandée aussi par le respect que nous impose la Haute charge qui a été la vôtre à la tête de notre Etat : Premier Ministre, puis Président de la République du Bénin de 1990 à 1996.
De tout cela résulte une image qui vous auréole et que, malheureusement, votre comportement actuel est en train de détruire, irrémédiablement, si nous n’y mettons garde !!!
Vous avez compris, il s’agit de votre comportement dans ce qu’il est convenu d’appeler la crise électorale, crise liée à l’organisation des élections législatives du 28 avril 2019 !
Au commencement se trouvent deux lois, la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018, portant Charte des partis en République du Bénin, et la loi n° 2018-31 du 09 octobre 2018, portant Code Electorale en République du Bénin. Elles ont été votées par l’Assemblée Nationale de notre pays à l’unanimité, moins une seule voix ; ont bénéficié du visa de conformité de la Cour Constitutionnelle, et ont été promulguées par le Chef de l’Etat. A partir de ce moment, elles s’imposent à tous les citoyens de notre pays.
Dès la convocation du corps électoral dans le cadre des législatives 2019, les Institutions concernées ont exercé leurs prérogatives, conformément aux nouvelles lois, avec les résultats suivants :
Cinq partis ont été déclarés conformes à la Charte des partis, tandis que trois autres ont vu leurs demandes rejetées
Parmi les cinq partis conformes, seuls l’Union Progressiste et le Bloc Républicain, tous les deux de la mouvance présidentielle, ont été déclarés éligibles. Et les trois autres à savoir : Fcbd, Moele-Bénin, Prd ont été recalés
Ces résultats, bien que conformes aux nouvelles dispositions légales, ont provoqué un grand émoi parmi nos concitoyens, les acteurs de la société civile, et les acteurs de la classe politique, au premier rang desquels le Président Talon lui-même. Ce dernier a aussitôt convoqué l’ensemble des partis politiques à une grande concertation de crise au Palais de la République
Au cours de cette séance, il a confié au Président de l’Assemblée Nationale la mission d’organiser, au sein du Parlement, une réunion des partis de la Mouvance et ceux de l’Opposition, pour dégager une solution consensuelle ! Les lois ayant été votées par l’Assemblée, c’est en son sein qu’il faut chercher et trouver la solution, pour respecter la Constitution et les délais qu’elle prescrit
Tout le monde sait que la cellule de travail présidée par le Président de l’Assemblée Nationale et comprenant 2 membres de la Mouvance et 2 membres de l’Opposition, est parvenue à un texte consensuel pour sortir de la crise !
Mais si à la plénière de l’Assemblé Nationale qui a suivi, le Président de l’Assemblée s’est abstenu de présenter ce texte à l’examen des députés réunis en plénière, c’est parce que entre-temps, vous êtes intervenu, avec le Président Yayi, pour désavouer les deux représentants de l’Opposition au sein de la Cellule de Travail !
C’est véritablement, à partir de ce moment que la crise a éclaté au grand jour ! Suite au refus bien compréhensible du Président Talon de partager votre interprétation pernicieuse de la Constitution, en abrogeant par ordonnance les 2 lois sus-citées, vous vous êtes alors lancé dans une fuite en avant, en posant une succession d’actes répréhensibles et attentatoires à l’ordre républicain et à la paix civile. Ainsi :
• Vous avez publiquement menacé d’empêcher le déroulement des élections
• Vos menaces ont connu un début d’exécution. En effet, des individus instrumentalisés ont mené des actions violentes avec l’intention manifeste de perturber gravement le processus électoral. Fort heureusement, avec l’aide de la population et grâce au professionnalisme des forces de Défense et de Sécurité, ces actions violentes ont pu être circonscrites à un nombre limité de localités ou arrondissements (Parakou,Bante,Tchaourou,etc), et les élections ont eu lieu à la date prévue, sur la quasi-totalité du territoire
• Vous avez alors lancé un ultimatum au Chef de l’Etat, dans le but d’empêcher la proclamation des résultats, et d’annuler tout le processus électoral. En vain, une nouvelle fois.
C’est alors que votre acolyte Boni Yayi a décidé de s’offrir en martyr : Talon doit marcher sur son cadavre s’il veut aller au terme du processus électoral ; et il a rassemblé chez lui à Cadjèhoun des badauds drogués pour créer du désordre dans la ville de Cotonou
Là encore les Forces de défense et de sécurité ont dû intervenir pour contenir la meute et maintenir l’ordre
Grâce à la fermeté de l’Etat, le processus électoral a été conduit à son terme, et les députés de la huitième législature ont été installés le 16 Mai ! Puis la Cour Constitutionnelle, en vidant le contentieux électoral le 22 Mai, l’a clôturé
Mais quel n’a pas été notre étonnement, voire notre indignation quand, après tout cela, vous et votre acolyte, vous persistez dans l’erreur en faisant appel à l’Etranger pour intervenir dans les affaires intérieures de notre pays !!!
Monsieur le Président, ce faisant vous venez de franchir le Rubicon et nous osons vous dire, très fermement, trop, c’est trop.
En conclusion, il apparait clairement que ce sont les deux anciens présidents que vous êtes, vous-même et Boni Yayi, qui avez essayé de mettre notre pays à feu et sang, dans une tentative désespérée pour écourter le mandat du président Talon.
C’est pourquoi nous vous demandons de rentrer en vous-même pour retrouver votre calme et la paix intérieure !
Votre passage à la tête de notre Etat a permis à notre pays de sortir de l’ornière et de réamorcer sa marche sur la voie du progrès. C’est ce résultat qui fonde l’estime et la considération que chacun d’entre nous continue à vous porter, pour combien de temps encore ?
De grâce, ne noyez pas tout cela dans des mots et des gestes dictés par la colère
C’est ce que nous croyons devoir vous dire, et vous demander.
Respectueusement

Ont signé :

Ahoyo Jean-Roger, ancien directeur de cabinet et ancien ministre du président Soglo
Gbégnonvi Roger, ancien ministre
Zinzindohoué Abraham, ancien président de la Cour suprême, ancien ministre, et député à l’Assemblée nationale
Alladayè Jérôme, Professeur à l’Uac
Guédou G. Georges, ancien ministre du président Soglo
Dassi Michel, économiste
Alavo Auguste, ambassadeur
Alavo Gino, économiste
Hazoumè Marc, ancien fonctionnaire (Unesco)
Vignon Honoré, ancien fonctionnaire international (U.i.t)
Dégbé Georges, océanographe
Zinsou François, sociologue
Akoki Paulin, professeur de Philosophie
Lokonon Barthélemy, expert en Systèmes financiers décentralisés
Guissi Houégbèlo Gabriel, Instituteur
Tokannou K. Emile, instituteur
Houégbèlo C. Abdel, Instituteur
Bocohonsi Ignace, Instituteur
Houégbèlo. G. T. Félix, technicien Btp
Daà Mégnigbèto, instituteur, chef de collectivité
Gbinlo Séraphin, inspecteur de l’enseignement primaire
Koulo Firmin, professeur de l’enseignement technique
Mèvo Timothée, inspecteur de l’enseignement primaire
Sehouè Christophe, directeur d’école
Tottin Rigobert, inspecteur de l’enseignement primaire
Akpamoli Victor, inspecteur de l’enseignement primaire
Assogba Raphaël, agent du développement rural
Azélokonon Fabrice, technicien des communautés de développement
Ekpahle Rogatien, enseignant
Badou Roméo, étudiant
Amoussou Olga, ménagère
Assogbaga Armel, opérateur de Saisie
Ekpodessi Mathias, professeur de l’Uac à la retraite
Akoha Albert Bienvenu, professeur à l’Uac
Capo-Chichi Solange
Doubogan Marc Didier