Dans sa phase active de mise en œuvre auprès des communautés du Bénin par la PASCIB (La Plate-forme des Acteurs de la Société Civile au Bénin) à travers le projet Benkadi, il a été installé dans ces Communes d’intervention plus spécifiquement dans les Communes de Ouèssè et de Dassa un groupe de réflexion multi acteurs composé d’acteurs des services déconcentrés de l’Etat, les collectivités locales et les communautés à la base. Ces groupes de réflexion ont travaillé avec les ONG de la première génération à identifier les priorités AbE de chaque Commune et conduire les stratégies de plaidoyer pour leur intégration dans les PDC4 nouvelle génération.
Faut-il le souligner, ces groupes de réflexion ont travaillé d’arrache-pied au côté des acteurs de mise en œuvre au niveau local pour les résultats probants en matière d’adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE). Dès lors, des actes de formalisation ont été pris par les autorités locales pour donner une existence juridique à ces groupes de réflexion. Après validation des PDC4 dans les différentes communes qui prennent en compte les priorités AbE, ces groupes de réflexion ne sont plus actifs sur le terrain au côté des ONG de la deuxième génération pour la conduite des activités. Dans l’optique d’avoir des plates-formes multi acteurs pour assurer la pérennité des actions du projet Benkadi et d’aborder les questions liées à l’AbE vue l’imminence de la fin du projet, le jeudi 3 octobre et le vendredi 04 octobre s’est tenu respectivement dans les Communes de Dassa et de Ouèssè deux ateliers de redynamisation des groupes de réflexion.
A l’entame, une analyse des actes de formalisation est faite afin de déterminer les forces et faiblesses contenues dans les arrêtés. Les faiblesses identifiées dans ces différents arrêtés sont plus nombreuses que les forces. Il est noté que les deux arrêtés sont un peu personnalisés par les ONG de la première génération, ce qui laisse croire que les groupes de réflexion sont leurs propriétés privées.
En abordant le rôle assigné à ce creuset multi acteurs, on s’en rend compte que les rôles mentionnés dans l’arrêté sont révolus et ne concorde plus avec les défis actuels. L’objectif était d’identifier les priorités AbE avec les ONG de la première génération, faire des plaidoyers à l’endroit des autorités pour l’intégration effective des priorités AbE dans les PDC4 ; vu que les PDC4 sont rédigés, les priorités AbE sont intégrées et validées, on peut en déduire que ce creuset a fini sa mission.
Dans l’article 5, il est mentionné que le groupe de réflexion travaille sous la supervision des ONG telles que : CPN les papillons, AVOTRIDEB et AERAMER ; ce qui ne devrait pas être le cas selon l’analyse des participants. Aussi, dans l’article 7 il est dit que le comité cesse d’exister à la fin du projet Benkadi.
Vu les différentes faiblesses contenues dans les deux arrêtés, les participants ont souhaité une actualisation des arrêtés afin de répondre aux exigences actuelles du projet Benkadi.
Par ailleurs, dans les deux communes d’intervention, les groupes multi acteurs existant ont été renseignés afin de faire une analyse sur le plus intégrateur possible capable d’assurer la pérennité des acquis du projet Benkadi.
Dans les deux communes d’intervention plusieurs plateformes ont été retenues vu leurs influences, et la composition des acteurs. Les plates-formes retenues sont entre autres : CCoS (Comité Communal d’orientation et de Suivi dans le secteur agricole) ; PCRRC-AC (Plateforme Communale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’adaptation aux Changements climatique) ; UCP (Union Communal des Producteurs).
Après l’analyse des participants à travers l’outil Force-Faiblesse-Opportunité-Menace (FFOM), des trois plateformes, il révèle que l’UCP n’est pas multi acteurs car elle est composée que des producteurs à la base et des associations des filières agricoles. Or, vu le rôle de la mairie, des cadres techniques décentralisé et déconcentré, on peut dire que cette organisation n’est pas apte à assurer la durabilité des acquis du projet Benkadi, de même elle n’aborde pas les questions d’adaptations de l’agriculture et des ressources en eaux aux changements climatiques. Le CCOS quant à lui est multi acteur mais aborde uniquement les questions du développement du secteur agricole ; donc les deux défis du projet Benkadi ne sont pris en compte dans leurs champs d’actions de même que les questions liées à l’AbE. Les mêmes analyses sont faites sur la plateforme communale de Réduction des risques de Catastrophes il ressort que c’est une plateforme multi acteurs composée des acteurs de l’Etat, des services déconcentrés et le secteur privé, elle traite également les questions liées aux changements climatiques, de l’adaptation de l’agriculture et des ressources en eaux ainsi que les questions AbE.
Après ces différentes analyses avec des débats enrichissants, la Commune de Dassa-Zoumé décide de fusionner le groupe de réflexion dans la plateforme communale de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation aux changements climatiques pour que les questions de durabilité des acquis du projet Benkadi ; les questions liées à l’adaptation basée sur les écosystèmes soient abordées dans un ensemble plus intégrateur car il serait inutile de créer des plateformes qui ne vont pas fonctionner par la suite. Or l’idéal est de fédérer les énergies pour être plus fort vu que les mêmes thématiques sont abordés par les deux creusets.
Dans la Commune de Ouèssè, suite aux mêmes analyses, les participants ont décidé à l’unanimité de maintenir le groupe de réflexion pour aborder de façon spécifique les questions d’adaptation basée sur les écosystèmes, adaptation du secteur agricole, les ressources en eaux, aux changements climatiques, mais l’acte de formalisation du creuset serait actualisé afin de répondre aux défis nouveaux. Les membres seront complétés par des jeunes suite à des assemblées villageoises dans les différents arrondissements. Les personnes qui ne sont plus en poste seront enlevées et remplacés par d’autres.
S.E.