La majorité parlementaire se réveille enfin, à la nécessité de travailler de sorte à produire un candidat, l’unique pour la présidentielle de février 2016. C’est ce qu’on attendait d’elle depuis, pour démentir l’histoire politique qui a cours depuis le renouveau démocratique au Bénin.
En effet, cette courte histoire est marquée par l’irruption soudaine d’un gestionnaire du pouvoir en dehors de la classe politique dont la vocation se perd devant un réalisme qui témoigne de l’immaturité des hommes politiques qui devront redoubler d’effort, malheureusement, pour espérer offrir un jour ou l’autre, un président qui soit typiquement l’émanation de cette classe politique.
Pour l’instant, ce qu’on a connu au Bénin, c’est l’émergence de la société civile qui ravit les prérogatives aux politiques. C’est elle, bon gré mal gré, qui propose au choix du peuple tout entier, celui à même d’assurer les destinées de la République, avec bien sûr le soutien de la classe politique.
En 1991, le président Dieudonné Nicéphore SOGLO a pris goût à la chose politique une fois arrivé au pouvoir, en créant au mépris de la classe existante, son parti la Renaissance du Bénin (RB), symbolisé par la rivière à laquelle tous étaient appelés à y boire, sans vergogne et sans modération. L’allégorie de la rivière d’avec laquelle la biche ne peut se fâcher, constitue le désavoeu cinglant de cette garde politique, qui n’a pu rien faire pour s’imposer à l’hégémonie et l’émergence de la nouvelle classe qui se construisait sur l’inefficacité de sa vision et l’inconséquence de ses comportements illusoires.
En 2006, alors que feu Général Kaméléon Mathieu KEREKOU devenu un vrai animal politique forgé aux riches expériences cumulatives du marxisme-léninisme serti sur un régime révolutionnaire sans partage et de la démocratie naissante, quittait le pouvoir, le boulevard était tout tracé pour les politiques d’affirmer leur emprise sur la société béninoise, mais ce fut la déchéance de cette caste dite politique. Dr Thomas Boni YAYI vint, arracher à leur désespoir, le pouvoir d’Etat qu’il exerça pendant deux mandats dont le dernier quinquennat apporta la débâcle profonde et la décomposition évidente de la classe politique. Deux législatures et deux mandatures d’élus locaux sont contrôlées entièrement par Boni YAYI qui, entre temps s’est emmitouflé de la camisole FCBE (Forces Cauris pour un Bénin Emergent), alliance qu’il créa, tout comme SOGLO avec sa RB, comme pour narguer cette classe politique en perte d’identité et en manque d’emprise sur son propre terrain politique. C’est encore et au travers de cette alliance très influente que la mouvance défie cette classe qui depuis lors, n’arrive pas à se donner bonne conscience pour renverser cette tendance qui dément cruellement l’existence même de la classe politique. Plutôt que de trouver ce mécanisme en vue de s’affirmer pour arracher le pouvoir, elle tergiverse toujours, hésite sur les options à faire, les choix judicieux qui apportent plus de chance. Tout comme en 2011 où elle a été sortie par K.O, elle continue d’entretenir des intrigues intestines, de la méfiance et offre, partant, le champ libre aux autres forces qui se mobilisent pour lui infliger cette gifle retentissante, encore et toujours. En tout cas, 2016 ne doit en rien ressembler à 1991 et 2006, encore moins à 2011.