Mon amertume de femme !
Par ces mots, je voudrais présenter mes condoléances aux familles parentes, amies et alliées de la défunte Secrétaire Exécutive de la commune de Bantè, feue Marie Roméo Mehinto .
Cette triste nouvelle touche la femme que je suis, mais aussi l’épouse et surtout la mère. Elle affecte également toutes les femmes qui portent une charge de responsabilité dans notre pays.
Ce décès est survenu au lendemain de la campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes.
Je ne voudrais établir aucun lien entre ce décès et les propos poignants qui circulent depuis peu sur les réseaux sociaux.
Vous et nous, savons que les femmes sont de plus en plus victimes de plusieurs actes de violences qui posent la problématique de leur sécurité dans l’exercice de leur tâche au quotidien.
En effet, nous avons suivi sur les réseaux sociaux ce document audio qui serait laissé par notre sœur, feue Marie Roméo Mehinto précédemment Secrétaire Exécutive de la commune de Bantè, décédée le jeudi 14 décembre des suites d’une très courte maladie.
Ce document audio, s’il en est un de suffisamment authentifié, est un coup de poignard dans le dos de la République.
Une République qui œuvre pour une complémentarité dans la responsabilité.
C’est un drame douleureux qui se joue sous nos yeux, en dépit des instruments et moyens juridiques, en dépit des multiples actions menées pour réduire voire éradiquer le fléau.
Bien malheureusement le coeur meurtri, nous constatons que le mal continue avec gravité au sein de nos communautés.
Le témoignage laissé par notre sœur Marie Roméo Mehinto précédemment au poste de SE de Bantè est un cas d’extrême gravité qui interpelle la conscience collective de tous les décideurs à divers niveaux de responsabilité.
Il ne s’agit pas de faire le procès de quelqu’un ou de certains mais il convient de relever la violence morale, physique et émotionnelle que son document audio retrace.
Une question?
Combien sommes-nous à souffrir en silence, subissant des tortures et violences de tout genre aux postes de responsabilité?
Non ! Au quotidien dans nos milieux de travail ?
Devrons nous rester indéfiniment auteurs, co-auteurs, instigateurs, commanditaires et complices des actes de violence, d’humiliation, de mépris et autres perpétrés contre les femmes ?
Je pense que l’heure est grave!
Notre société s’auto-détruit en reniant la femme dans son processus de développement.
Combien de femmes privent le pays de leurs compétences et de leur savoir faire pour se mettre à l’abri des prédateurs ?
La République devra prendre ses responsabilités et de fort belle manière, avec plus de fermeté et de détermination.
Le développement inclusif et durable de notre pays en dépend.
Femme!
Dis sans honte « NON » quand c’est nécessaire !
Paix à l’âme de notre sœur, feue Marie Roméo Mehinto !
Courage à vous femmes !
Christhelle HOUNDONOUGBO ALIOZA