« Nos élections coûtent chères et qu’il faut qu’on s’asseye pour prendre conscience de la gravité de la situation », a déclaré le président de la République, Boni Yayi. Voici l’extrait de sa déclaration.
« Nous avons encore des difficultés à bouger. Et ces difficultés, je termine, en disant, sans ennuyer personne, parce que cela me préoccupe énormément. D’abord, la question de la qualité des institutions de la république. Quand il n’y aura pas des hommes de qualité, mus par l’intérêt général. Et ces institutions doivent être complices. La complicité pour servir l’intérêt général. C’est de cela qu’il s’agit et c’est important. La justice doit être au rendez-vous, si nous voulons mettre un terme à l’impunité. C’est la justice qui peut dans un État de droit, mettre fin à l’impunité. Ce n’est pas le Président de la république. C’est vrai, le Président de la République avec son administration peut mettre fin et prendre des sanctions disciplinaires. Nous en avons pris bon nombre déjà. Mettre fin à l’impunité est indispensable. Ce n’est pas négociable. Et nous avons besoin de la justice pour le faire. Et aussi, pour mettre fin à la corruption parce que si l’impunité s’installe, la corruption est généralisée et c’est le cas que nous vivons aujourd’hui. Mais, ce n’est pas l’affaire de Yayi Boni seul. Cela peut être l’affaire de quelqu’un d’autre. Et on traite Yayi Boni de corrompu. Alors que ce que l’on fait chez soi à la maison la nuit est plus grave. C’est une question qui interpelle toute la République et toute la nation. C’est une démission collective. Que la classe politique soit consciente de cela. Moi je suis conscient qu’il faut tout rebâtir parce que cette démocratie n’est pas belle. Ceci est très important. L’autre volet et je termine par cela. Une démocratie doit nous permettre d’organiser les élections à bonne date. Mes chers compatriotes ! Vous me direz, quel est le lien entre l’électricité et la démocratie. Cela se tient. Parce que s’il n’y a pas la stabilité, il ne peut pas avoir de prospérité. Nous sommes encore en difficulté pour organiser nos élections. Les élections coûtent chères dans notre pays. Elles coûtent excessivement chères. Tenez. Depuis 2006, moi je suis venu aux affaires. Nous avons dépensé plus de 100 milliards pour organiser les élections. 100 milliards, mes chers compatriotes. Je demande à la presse de relayer cela. J’aurai l’occasion de me prononcer là-dessus. Chacun est libre de raconter ce qu’il veut. C’est triste. Je suis triste pour mon pays. Triste. Lorsque l’Occident a fait avec le parlement cette histoire de Lépi. Ceci nous a permis, vous le savez bien, d’organiser les présidentielles. 45 milliards pour la Lépi. Et on m’a dit après la Lépi, vos élections ne coûteront plus chères. Très bien. Nous assistons à quoi aujourd’hui ? La situation est dramatique. Aujourd’hui, il nous faut 20 à 22 milliards. Dans une situation où la trésorerie de la puissance publique ne se porte pas bien.
Parce que, pour des raisons de conjoncture nationale, régionale et mondiale. Nous avons par exemple notre voisin, puisque j’avais écouté les douaniers qui ont dit que le voisin du Nigéria a presque tout libéralisé. Tout ce qui se faisait dans notre pays a été délocalisé. Aujourd’hui, celui qui veut faire son commerce de riz peut aller s’installer au Nigeria pour faire son commerce. On ne peut pas construire une économie comme cela. Nous sommes aujourd’hui exposés à ces aléas. C’est pourquoi nous devrons prendre tout en compte. Quand je dis 22 milliards, c’est-à-dire, le financement du Cos-Lépi et celui de la Cena. C’est un minimum de 20 milliards. On me dit que Cos-Lépi a déjà encaissé entre 6 et 5 milliards. La Cena demande aujourd’hui 8 milliards et quelques. Ceci demande d’autres ajustements au moment où nous sommes appelés à relever d’autres défis. Les Partenaires sociaux disent qu’il faut un relèvement de la valeur indiciaire avec une incidence financière de pas moins de 32 milliards. Si nous devrons intégrer les désirs exprimés dans nos communes en terme de sécurité humaine ect. Lorsqu’on est responsable, il faut s’asseoir et mener le dialogue. Je salue ce qui a été fait pour nous fournir un support pour qu’une élection paisible et transparente soit garantie. Cela est clair et net. Mais, il faut comprendre aussi l’Exécutif, qui dit aujourd’hui que les temps sont difficiles. Asseyons-nous. Qu’on soit Cena, qu’on soit Cos-lépi, asseyez-vous et discutez avec le ministère des Finances et voir s’il n’y a pas de doublons. Parce qu’aujourd’hui, c’est clair. Qu’est-ce que Cos Lépi fait, qu’est-ce que la Cena fait de manière à libérer le contribuable ? Mais on dit que si vous ne donnez pas les 20 ou 22 milliards, nous irons crier sur tous les toits que Yayi Boni ne veut pas les élections. C’est trop facile. Je gagnerai quoi alors ? Parce que partout où je passe, on dit pourquoi je n’organise pas les élections. Je lance un appel au dialogue aux acteurs. J’accepte qu’on s’asseye. Qu’est ce que nous pouvons faire, vu l’état actuel de notre trésorerie ? Qu’on nous envoie un audit international pour voir si ce qu’on nous demande là, on peut y faire face sans compromettre nos engagements internationaux, par rapport aux partenaires sociaux, à la société civile, aux handicapés, la décentralisation etc. Les sollicitations sont nombreuses. Il faut que chacun soit conscient que nos élections coûtent chères et qu’il faut qu’on s’asseye pour prendre conscience de la gravité de la situation. Les attaques personnelles ne servent à rien. Il s’agit de l’avenir de notre pays. Il s’agit de relever le défi. Il ne s’agit pas de plonger notre pays dans la boue. Voilà en fait ce que je tenais à vous dire. Je suis convaincu que tous ces défis seront relevés et je lance un appel à la nation que ce dialogue sera établi. Il faut éviter de faire les attaques personnelles, des injures vis-à-vis de nos institutions de la République. Je pense qu’on va vider de son contenu cette démocratie que nous appelons de tous nos vœux. Que Dieu bénisse notre patrie. Amen !