Après un long silence dans l’affaire qui a défrayé la chronique à la Direction des Examens et Concours (DEC) enseignement secondaire et qui s’est soldée par son remplacement (en son absence) par le nouveau Dec, la Dec sortante Catherine Bio-Sarè est montée au créneau hier jeudi 28 avril 2016. Face aux rumeurs qui font état de ce qu’elle a refusé de passer service, elle s’inscrit en faux et indique que c’est la délicatesse et le sérieux qui règnent à la Dec qui faisaient qu’elle tenait un peu afin de ne pas laisser pareille structure comme on aurait cédé un fruit à quelqu’un. Entretien.
Depuis quelques temps, la Direction des Examens et Concours(Dec) enseignement secondaire traverse une crise sans précédente avec à la clef la nomination par arrêté du Professeur Mahougnon Kakpo. Qu’est-ce-qui s’est réellement passé ?
Catherine Bio-Sarè : Merci de vous enquérir des informations de ma part pour mieux comprendre. Vous savez, après l’installation du gouvernement de la ‘’rupture’’, il y a eu un premier conseil des ministres et il n’y a pas eu de nomination. Mais il s’est fait que dans notre ministère, le même mercredi on m’a appelé au téléphone pour me dire que le lendemain je veux dire le 14 avril je devrais passer service. Avant ce jour-là, il y a eu le lundi d’avant, un codir élargi où le ministre nous demandait d’exprimer les activités urgentes et pressantes. A cette occasion, il a été retenu que le ministre puisse faire l’état des lieux et savoir se prononcer sur chaque structure et prendre les dispositions qu’il fallait. Mon ministre n’a pas cru devoir faire ce travail et dès le soir de ce conseil des ministres, il a pris un arrêté qui me demandait de passer service à Kakpo Mahougnon qui en fait est mon prédécesseur-successeur. Il y a eu problème parce que la procédure n’a pas été respectée. Il faut rappeler que j’ai été effectivement nommée par décret et que j’ai pris service le 10 avril dans cette direction. Force a été donnée de constater que mon prédécesseur-successeur avait refusé qu’on lui applique la même règle. Mais aujourd’hui, il se sent fort et déterminé à me faire subir ce qu’il refusait de subir en son temps. Je n’exagère pas si je continue de dire que par parallélisme des formes il faut nécessairement un décret pour me décharger. Ce qui n’a pas été respecté jusqu’au samedi date retenue au palais pour que service soit passé. Là où j’ai commencé par m’énerver au regard de la façon dont on me traitait, c’est que le jeudi où la passation n’a pas eu lieu, on s’est entendu pour que le lundi 18 qui suivait je puisse gérer l’examen qui tenait déjà et qui était prêt à être déroulé et par conséquent il fallait me laisser finir cet examen avant de s’asseoir pour voir dans quelle mesure la passation se fera. A ma grande surprise, le vendredi pendant que j’étais malade sous perfusion, on m’a dit qu’ils sont revenus à la Dec pour me demander de passer service à 10 heures. Mais là j’étais désaxée quand on me faisait le compte rendu. Je dis mais, ce n’était pas sur ça on s’est entendu et qu’il fallait qu’on puisse respecter la parole qu’on s’est donnée. Donc par un pur mensonge, il s’est laissé installer pour dire que l’ordre était venu du palais pour qu’on l’installe même en mon absence. Et c’est ça que vous devez faire comprendre à vos lecteurs. Cela leur a permis de s’installer et après installation, (…) on envoie des gens sur mon lit de malade pour prendre les clés du bureau sans chercher à savoir comment j’allais. Donc en être humain, je crois que cette information mérite d’être entendue pour qu’on voit comment j’ai été harcelé pour ne pas pourvoir céder à la volonté de passer service avec un arrêté. Bon, les gens disent qu’il fallait le faire parce que je suis déjà à la retraite. Je suis allé à la retraite le 1er juillet et c’était en plein examen et je ne pouvais pour quelle raison que ce soit céder cette place à quelqu’un avant la fin des examens et des concours qui étaient pour décembre. D’autres résultats étaient même sortis en janvier. Donc, que les gens sachent que je ne me suis pas accrochée à ce poste là, mais qu’il y a des choses à comprendre avant de me condamner.
Après le rendez-vous manqué de la première passation de service, une autre passation a été également programmée pour le samedi 23 avril 2016. Pourquoi n’aviez-vous pas honoré de votre présence à cette passation ?
Je vous remercie. Je vous disais tantôt qu’on était venu chercher les clés pendant que j’étais sous perfusion. Je ne sais vraiment pas comment l’autorité supérieure a appris et on m’a fait appel au palais pour m’entendre. Je me suis expliqué et le même samedi au soir, mon ministre, mon successeur, un chef service de la Dec et moi étions invités pour tirer des conclusions. Donc, c’est là il a été confirmé qu’un arrêté ne peut en aucun cas abroger un décret. Et de fil en aiguille, il a fini pas rejeter le fait qu’il ne pouvait effectivement pas gérer l’examen du lundi et on me demandait cette nuit-là d’aller reprendre les OM pour gérer l’examen du lundi. Entre autres, il a été dit que le samedi la passation aurait lieu et moi dans mon entendement et accroché à ma pensée, je me suis dit entre ces deux samedis il y a un mercredi où certainement la hiérarchie aura le temps de sortir ce décret pour me libérer. C’est une libération, parce que les gens ne voient pas à la responsabilité qui est dans cette maison, mais regardent plus à l’argent que nous mourrons et que nous laisserons. Mais moi, c’est la délicatesse et le sérieux qui se trouvent dans cette maison qui faisait que je tiens un peu pour ne pas laisser pareille structure comme on aurait céder un fruit à quelqu’un. Donc, c’est tenant compte de cela que je suis resté sur ma proposition et alors le vendredi, ils m’ont ramené le même arrêté et me demandaient de passer service le samedi prévu. Mais le courrier ne m’était pas vite acheminé et quand j’ai lu la note de service j’ai pris la peine d’écrire à mon ministre pour lui dire que par rapport à la décision de passation du samedi, je ne pourrai être au rendez-vous parce que je tiens à mon papier qui me remercie de la fonction publique. Mais il s’est fait que je suis arrivé en retard pour le dépôt mais j’ai fait un texte à mon ministre sachant que certainement il n’aura pas lu la lettre. Je lui ai signifié que par rapport à la journée du samedi que je lui présente mes excuses et que je ne pourrais pas y être parce que je tiens à ce décret-là. C’est ça que les gens n’ont pas compris, parce qu’ils disent pourquoi elle a refusé c’est elle-même qui a dit samedi. Mais je dis entre ces deux samedis un décret devrait sortir pour nous libérer tous. Je voudrais profiter pour attirer l’attention des presses achetées et qui profitent de cette occasion pour raconter ce qu’elles ne maîtrisent pas. Et je voudrais profiter pour dire à la presse et aux grogneurs de faire un travail professionnel et qu’on arrête de vendre son âme, de vendre sa conscience pour raconter n’importe quoi sur les ondes et sur les réseaux sociaux. Madame Sarè n’a jamais refusé de céder le poste et aucun poste n’est éternel sinon je n’aurais pas occupé en son temps. Donc que les grogneurs s’informent avant de revenir sur cet aspect. Je voudrais même leur interdire de ne plus dire du moment où on a défoncé les portes d’une maison d’examen, ce qu’on n’a jamais vu nulle part quel que soit la situation parce qu’il n’avait pas urgence. Il y avait aucune urgence pour que mon successeur s’interpose et aille à cette violence contre une femme que je suis. Les gens racontent que je suis retraité, retraité de juillet à côté. On n’a même envoyé des retraités du même jour que moi pour participer à ma passation de service. Vous voyez combien l’humiliation est assez grande, l’acharnement avec un esprit revanchard. Comme quoi, comme j’ai pris ce service de ses mains, il fallait qu’il me montre qu’il est homme.
Avant votre départ, vous avez effectué quelques travaux préparatoires au sujet des examens de fin d’année. Que pensez-vous de la reprise de ces travaux préparatoires et quelles pouvaient être les conséquences sur le bon déroulement desdits examens ?
Je crois quand même que c’est là l’opinion publique doit s’interroger sur sa propre conscience. Si déjà une maison d’examen a pu être défoncée de la sorte, ça veut dire que le reste pourrait prendre la même allure. Aujourd’hui, se sentant fort on a balayé de revers de la main les travaux préparatoires qui ont une période donnée et cette période a été respectée. Jusqu’au jour où il a cru devoir rentrer de force dans ce service là et tel qu’il le fait, il demande de reprendre tous les arrêtés pour la période à lui. Cela veut dire qu’il est entrain de supprimer nos avantages. Là je crois que n’importe qui à ma place et à mon équipe, doit pouvoir s’inquiéter. Qu’est-ce qu’il a fait des épreuves déjà sécurisées, conditionnées qu’il a mis de côté ? Ces épreuves qu’on cherche à récolter avec vitesse, est-ce qu’il peut contrôler tout ça ? Vraiment, il faut dire que sans mentir que ça porte chapeau. Ça porte chapeau parce qu’il faut un temps nécessaire pour être sûr qu’une épreuve est bonne et qu’elle peut passer. Mais tel qu’il était allé mettre tout en l’air nous on va le regarder.