Le chef de l’Etat a décidé de mettre fin ce 8 août 2013 aux fonctions des ministres de son gouvernement en attendant la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale et ce conformément à l’alinéa 3 de l’article 54 de la constitution. Les membres de ce nouveau gouvernement seront incessamment portés à la connaissance de notre peuple après la procédure prévue en la matière par les dispositions de l’article 54 de notre constitution. Les raisons de la dissolution du gouvernement sont connus.
C’est de l’inédit. C’est une première au Bénin. La décision prise par le chef de l’Etat, Boni Yayi, est historique. De mémoire d’hommes, aucun chef d’Etat n’a pris une telle décision au Bénin en mettant fin aux fonctions des membres de son gouvernement sans annoncer la composition de la nouvelle équipe.
Les commentaires autour de la décision de Boni Yayi de mettre fin aux fonctions des membres de son gouvernement allaient bon train et plusieurs l’ont accueillie, en tout cas avec joie. Boni Yayi devrait remanier son équipe, mais beaucoup de paramètres l’empêchaient.
En effet, les populations attendaient ce remaniement depuis des mois. Un gouvernement formé le 28 mai 2011 et qui n’a pas été remanié, deux ans après; plusieurs se posaient mille et une questions. Le report des élections locales et communales en a rajouté auxdits commentaires. Et les ministres eux poursuivaient allègrement leur mission. Certains n’allaient sur le terrain que lorsqu’ils sont instruits par le gouvernement en conseil des ministres. Conséquence, le chef de l’Etat est au four et au moulin. Seul au front, il essaie à chacune de ses sorties d’informer les populations sur telle ou telle décision, sur telle ou telle réforme. Boni Yayi était devenu l’omniprésent du gouvernement.
Si les populations étaient fatiguées de réclamer le remaniement, la presse l’était également. Et d’ailleurs, c’est ce qui justifie l’accueil que les populations ont réservé à la dissolution du gouvernement. Beaucoup ont salué le courage du chef de l’Etat et l’ont encouragé à aller loin dans ce nettoyage. Ils souhaitent que la nouvelle équipe puisse corriger ce que les membres du précédent gouvernement n’ont pas réalisé. Surtout le souhait des personnes interrogées est de voir le nouveau gouvernement résoudre l’épineux problème de la pauvreté. Boni Yayi devra s’entourer de personnes capables de réussir les réformes qu’il a entamées. C’est ça le souhait et la volonté du peuple que le chef de l’Etat a enfin écouté en mettant fin aux fonctions des ministres du désormais précédent.
Par ailleurs, certains se demandent si le chef de l’Etat a-t-il respecté la constitution en mettant fin aux fonctions de ses ministres sans mettre sur pied une nouvelle équipe.
L’article 54 de la constitution donne la réponse à cette préoccupation. Il stipule : » Le Président de la République est le détenteur du pouvoir exécutif. Il est le chef du Gouvernement, et à ce titre, il détermine et conduit la politique de la Nation. Il exerce le pouvoir réglementaire.
Il dispose de l’Administration et de la Force Armée. Il est responsable de la défense nationale.
Il nomme, après avis consultatif du Bureau de l’Assemblée Nationale, les membres du Gouvernement ; il fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions.
Les du Gouvernement sont responsables devant lui.
Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute autre activité professionnelle.
Les actes du Président de la République autre que ceux prévus aux Articles 60 et 115 sont contresignés par les Ministres chargés de leur exécution ».
Voilà qui mettra fin à la polémique. Information de dernière heure, la prochaine équipe verra l’entrée de membres d’un parti politique alors de l’opposition. Une femme du gouvernement, quant à elle, change de portefeuille et est annoncé à un poste plus « juteux ».