Le Directeur Général de la Sonapra et Coordonateur des Usines de la Sodeco Idrissou Bako sort de son silence dans l’affaire supposée créances de 14 milliards de fcfa dans le cadre de l’égrenage à façon du coton au titre de la campagne 2013-2014. Au cours d’un entretien avec des journalistes, il a saisi l’occasion pour rappeler la situation de copropriété dans laquelle se retrouvent l’Etat et la SCP (Société Commune de Participation) au sujet de la Sodeco dans ce dossier.
Selon Idrissou Bako, la Société Commune de Participation a géré, à elle seule, dans ce partenariat, sur trois campagnes successives, les biens de la société commune aux deux actionnaires principaux que sont l’Etat et la Société Commune de Participation. Cette gestion solitaire sur trois campagnes si l’on procède à un examen minutieux, dit-il, ressemble au phénomène de l’égrenage à façon réalisé par la Société Commune de Participation au détriment de l’autre actionnaire représenté par l’Etat sans en rendre le moindre compte à celui-ci. Le Dg Sonapra s’interroge. Pourquoi observe- t-on donc aujourd’hui de leur part cet acharnement ou cette précipitation dans la réclamation d’une situation alors que par le passé l’Etat a vécu le même sort sans se plaindre à qui que ce soit ? Selon lui, la logique aurait consisté à laisser l’Etat, l’autre actionnaire, faire le même exercice sur trois campagnes afin de remettre les pendules à l’heure. Revenant sur l’affaire de supposées créances de 14 Milliards de la Sonapra vis-à-vis de la Sodeco, Idrissou Bako affirme que c’est du pipo. A en croire ses propos, c’est une autre stratégie en gestation pour distraire l’opinion publique et faire répéter le même scénario de la campagne 2013-2014 à travers le retard dans le démarrage de l’égrenage du coton pour le compte de la campagne 2014-2015. Le Dg Idrissou Bako a rappelé que conformément au décret N°2014-533 du 25 Août 2014 portant réquisition des usines de la Sodeco, le montant des frais d’égrenage à façon arrêté à 60.000fcfa hors taxes par tonne de coton égrené et plusieurs charges sont prises en compte pour un opérateur désigné. Il ajoute que dans le cadre de la campagne cotonnière 2013-2014 supposée objet de pomme de discorde, à la veille de la réquisition des usines SODECO par l’Etat, aucune révision d’usine n’avait encore été faite par les responsables de la Société Commune de Participation à la date du 10 Janvier 2014. Un comportement qui a obligé le Coordinateur nouvellement désigné Idrissou Bako à procéder à la révision des machines avant le lancement de la campagne d’égrenage proprement dite. Et dans le cadre de la conduite des opérations d’égrenage de coton de la campagne 2013-2014, les frais engagés par la SONAPRA et qui concernent la révision des usines, le financement des frais de gestion liés aux opérations d’égrenage ont été supportés par la SONAPRA, de même le recours lors de la campagne à d’importantes pièces de rechange appartenant à la SONAPRA a été nécessaire pour conduire de bout en bout la campagne d’égrenage incriminée. Une fois cette estimation financière achevée, il me sera possible de connaître le niveau réel des dépenses engagées par la SONAPRA et plus loin ils ne sont encore à la fin de l’exercice pour demander des comptes à cette société d’Etat. Pour ce faire, Idrissou Bako exhorte les responsables de cette société actionnaire à la Sodeco à éviter de faire la comparaison avec les autres sociétés d’égrenage privées qui ont travaillé pour la campagne écoulée. Cette requête de demande de compte à la Sonapra paraît pour lui, inappropriée, inopportune et ceci confirme ce dilatoire cyclique habituel qui consiste à entretenir la confusion dans l’opinion.
En effet, contrairement à la SODECO, les autres sociétés d’égrenage ont acquis les intrants industriels et procédé à la révision de leurs usines avant même d’assurer la gestion quotidienne de celle-ci tout au long de la campagne. Dans ces conditions, « votre demande de payement des frais de prestation d’égrenage de coton à hauteur de 14 Milliards ne me parait pas justifiée ».
Par ailleurs, Idrissou Bako invite les membres de la Société Commune de Participation à plus de calme et d’objectivité. Il souhaite que dans les relations Etat-SODECO, il faut considérer l’Etat à sa juste valeur de copropriétaire des usines de la SODECO et éviter de considérer que la SODECO n’est que la propriété de l’actionnaire unique de référence la Société Commune de Participation. Cette position leur éviterait des analyses, des prises de positions erronées et surtout le mépris et le manque de respect auquel à droit un actionnaire dans une société d’économie mixte.