Le procès de l’affaire de tentative de coup d’État à la CRIET a repris ce mardi après sa suspension le jeudi 23 janvier 2025. Poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agents publics nationaux, faux et usage de faux, les prévenus Olivier Boko, Oswald Homéky et leurs coaccusés sont à l’audience de ce mardi. Mais, ils n’ont pas fait de déposition. Les prévenus ont donné les raisons.
L’audience a été reportée à ce mardi pour permettre aux prévenus de s’offrir les services de nouveaux avocats, après la déconstitution collective de leurs conseils. Ces avocats avaient soulevé des exceptions. La première concerne la composition de la Cour, et dans la seconde ils évoquent une « supposée » proximité de la présidente des céans avec le chef de l’État.
Vendredi, la Cour a accordé cinq jours aux prévenus pour choisir de nouveaux avocats. Les prévenus en avaient demandé quinze. « Un délai raisonnable », a indiqué Olivier Boko, afin de permettre aux nouveaux conseils de prendre connaissance du dossier.
A l’audience de ce mardi 28 janvier 2025, la Cour a constaté que les formalités de constitution de nouveaux avocats n’ont pas été remplies.
Oswald Homeky déclare qu’il est venu au procès pour se défendre avec ses avocats, mais constate malheureusement qu’ils ne sont pas présents. Dans ses explications, rapporte Banouto, il dit avoir pris contact avec Me Baba Body et un autre avocat à l’étranger. Il ajoute n’avoir pas eu l’occasion de discuter avec Me Baba Body jusqu’à ce mardi matin. Homeky confie avoir demandé, en vain, et ceci plusieurs fois des nouvelles de l’avocat à l’administration pénitentiaire.
Il dit avoir appris ce matin que l’avocat serait venu à la prison dans la soirée de ce lundi 27 janvier 2025, mais l’administration pénitentiaire lui aurait répondu qu’il était trop tard. Homeky n’a donc pas pu discuter avec Me Baba Body. Idem pour Hugues Adjigbékou et les deux autres prévenus. La Cour a décidé de poursuivre les débats sans avocat pour défendre Olivier Boko, Oswald Homéky et les autres prévenus.
Boko et Homey refusent de parler en l’absence de leurs avocats
Faisant allusion à la déposition du commandant, écouté comme témoin, et qui pense que les prevenus sont naïfs, Oswald Homeky fait remarquer à la Cour que ce sont ces naïfs qui seraient en train de comploter un coup d’État.
« On vous a parlé d’un jeune, celui qui avait parcouru toutes les communes pour l’élection de quelqu’un », dit-il. Il fait savoir à la Cour que c’est lui, ce jeune, que l’on pense pouvoir confier un coup d’État à un militaire qui le traite de naïf.
Homeky rappelle une déclaration qui lui a valu de se retrouver devant la CRIET : « Olivier Boko est le mieux préparé de nous tous. Il décide de se porter candidat, et tous les prétendants devraient s’éclipser », a-t-il déclaré.
Homeky ajoute qu’il aurait aimé répondre point par point aux dépositions et accusations des autres, mais qu’il se garde de le faire, en solidarité avec ses avocats. « Madame la Présidente, j’aimerais bien déconstruire point par point les incohérences qui ont été dites sur moi par les uns et les autres. Mais je ne le ferai pas en l’absence de mes avocats. Et il faut aussi que la Cour devant laquelle je suis soit régularisée. Que chacun interprète ma posture comme il le voudra », déclare Homeky.
Invité à la barre, Olivier Boko refuse également de parler en l’absence de ses avocats. « Madame la Présidente, je ne pourrai pas déposer devant votre juridiction sans la présence de mes avocats », a déclaré Olivier Boko.
Olivier Boko a expliqué avoir contacté ses avocats, qui s’étaient déconstitués lors de la première audience. Selon ses dires, le délai accordé ne lui permettait pas de trouver de nouveaux avocats. Il ajoute qu’il n’avait pas pu échanger avec eux, car, selon ils ont été bloqués par l’administration pénitentiaire, a-t-il dit.
Enquêtes de moralité favorables à Homeky et Boko
Après une brève suspension, rapporte Banouto, l’audience a repris avec la lecture de quelques pièces du dossier. Le procès-verbal de l’interrogatoire d’Olivier Boko fait état du fait qu’il n’a pas reconnu les faits.
Le rapport d’expertise psychiatrique révèle que Boko et Homeky ne présentent aucune pathologie psychiatrique qui leur permettrait de commettre les faits qui leur sont reprochés. Les enquêtes de moralité sont également favorables aux deux prévenus.
L’audience a été suspendue après la lecture de ces pièces. Elle reprend mercredi 29 janvier 2025.
A.C.C.
A lire aussi
Dieudonné Tévoédjrè fait des révélations au cours de sa déposition