En Inde, le sommet du partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (IA) a lieu cette semaine. Au total, 29 pays y ont adopté la déclaration de New Delhi, s’engageant à démocratiser mais aussi réguler le développement de ces nouvelles technologies. Pour l’Inde, c’était aussi l’occasion d’afficher ses avancées dans la course à l’IA.
Des slogans futuristes et enthousiastes, des photos du Premier ministre Narendra Modi et surtout une centaine de start-ups indiennes : dans le Bharat Mandapam, palais des congrès flambant neuf en forme de soucoupe inauguré pour le G20, l’intelligence artificielle se décline à toutes les sauces.
La startup Third I, spécialisée dans la sécurité, était présente : « En compilant les rapports de police et de nombreuses données, nos algorithmes optimisent les patrouilles des forces de sécurité et la lutte contre le crime ».
Plus loin, Intello Labs, dans l’agriculture : « Notre technologie détecte immédiatement le poids et les défauts de qualité des fruits et légumes. Cela aide les fermiers, notamment, à obtenir un prix juste. » Ou encore Bharat GPT, qui « développe des intelligences conversationnelles directement dans les différentes langues de l’Inde ».
Cela fait cinq ans que le partenariat mondial sur l’intelligence artificielle a été formé à l’initiative de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et tient un rendez-vous annuel. Après Montréal, Paris ou Tokyo, c’était New Delhi qui accueillait des spécialistes du monde entier pour trois jours de débats. Car l’intelligence artificielle suscite autant d’espoirs que de craintes.
« Les inégalités entre le Nord et le Sud impactent déjà l’IA, notamment dans l’extraction des données, souligne Saikat Datta, du cabinet de cybersécurité DeepStrat. Tout le monde parle de Chat GPT mais peu savent qu’il a été développé en partie par des Kényans payés moins de 2 euros par jour. Il est aussi possible que les pays pauvres soient plus vulnérables à des menaces telles que les vidéos artificielles deep fake. »
S’exprimant lors du sommet, le Premier ministre indien Narendra Modi a plaidé pour une intelligence artificielle inclusive et humaine. Les questions sécuritaires étaient également sur toutes les lèvres alors que les lois existantes peinent à suivre le développement imprévisible de ces technologies