Au Rassemblement national, tout s’accélère après la victoire de Jordan Bardella aux européennes du 9 juin et l’annonce de la dissolution par le président Macron. Le parti national populiste a dû sortir son « plan Matignon » en urgence. Depuis des mois, le RN disait travailler à l’hypothèse de son entrée au gouvernement. Avec quelle place pour Marine Le Pen ?
La dissolution oblige Marine Le Pen à revenir dans l’arène. Mais la triple candidate à la présidentielle veut se préserver pour 2027. Marine Le Pen à l’Élysée, Jordan Bardella à Matignon. Depuis des mois, c’est ce ticket que les cadres du Rassemblement national vendent aux journalistes à longueur d’interview. Avec la dissolution, ce double objectif reste inchangé, même si le calendrier se retrouve inversé.
En cas de victoire dans les urnes le 7 juillet, Marine Le Pen restera en retrait et laissera son jeune poulain entrer à Matignon. « Je préfère me concentrer sur la présidence de la République », répète depuis une semaine l’ex-députée du Pas-de-Calais qui est repartie en campagne pour se faire réélire dans sa circonscription.
Se préserver en cas d’échec d’une cohabitation
Cette répartition des rôles permet à Marine Le Pen de se préserver en cas d’échec d’une cohabitation tout en affirmant sa supériorité hiérarchique sur Jordan Bardella. Car si la leader incontestée du Rassemblement national a abandonné les rênes du parti il y a un an et demi, personne au RN ne remet en question son autorité.
« Ce duo fonctionne à la perfection », nous confie un habitué des réunions stratégiques. « Jordan ramène des voix chez les jeunes et les cadres et Marine décide des principales orientations que prend le parti. » En attendant patiemment 2027.