Dans une interview conjointe à RFI et France 24 accordée à New York à l’occasion de l’AG de l’ONU, le Président du Niger, Mohamed Bazoum, affirme que, dans le Nord-Est du Mali, « la situation dans la région de Ménaka s’est totalement dégradée depuis le départ de Barkhane ».
Le chef de l’État nigérien précise : « Les forces armées maliennes sont à Ménaka, elles y seraient avec leurs supplétifs russes, mais cela n’a pas empêché cette dégradation et jamais la tension entre communautés peul et touareg n’a été aussi vive qu’aujourd’hui. Il y a des risques de massacres à grande échelle entre ces communautés ». Les cités de Ménaka et de Gao pourraient-elles tomber aux mains des jihadistes ? « Ménaka, c’est très probable », répond le président du Niger. « Je suis convaincu que les jihadistes de l’EIGS comptent attaquer Ménaka. Ils en sont militairement capables. Je ne pense pas qu’ils soient capables d’attaquer Gao, mais ils ont réalisé de grandes avancées autour de Gao ».
Dans cet entretien à Christophe Boisbouvier et Marc Perelman, le président Bazoum s’exprime aussi sur la crise actuelle entre le Mali et la Côte d’Ivoire. À propos de l’arrestation de 49 militaires ivoiriens au Mali, le 10 juillet dernier, il a ce mot : Alassane Ouattara a été « trahi » par son voisin malien.