Dans le Nord-est du Nigeria, quelques jours après les pluies torrentielles qui ont entraîné la rupture d’un barrage, en amont de Maiduguri dans l’État de Borno, l’aide aux sinistrés s’organise. Mais les besoins sont immenses et la crainte, désormais, est de voir des épidémies se déclarer.
Des milliers de maisons ont été submergées par la rapide montée des eaux provoquée par la rupture du barrage d’Alau, sur la rivière Ngadda, à 20 kilomètres au sud de Maiduguri au Nigeria, dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre. « Une bonne moitié de la ville est impactée », estime Mohamed Malick Fall, coordonnateur des Nations unies dans le pays, qui a fait le déplacement ce week-end.
« Au moins 400 000 personnes dans la ville sont affectées, avec des besoins sanitaires énormes. Des besoins de latrines, d’accès à l’eau potable et à de la nourriture également », poursuit le responsable onusien avant d’ajouter : « Ma grosse crainte maintenant, c’est de voir une épidémie de choléra ou d’une autre maladie transmise par l’eau. »
Les autorités ont mis en place huit camps spécialement installés pour accueillir les personnes déplacées par le désastre. Mais selon un communiqué, publié vendredi 13 septembre par l’ONG Save The Children, « des enfants et des familles sont encore pris au piège dans leurs maisons » et les deux hôpitaux principaux de la ville sont inondés.
« Plus de 550 000 hectares de terres agricoles inondés » en 2024
Selon le bilan provisoire donné, mercredi 11 septembre, par les secours, « au moins 30 personnes » sont mortes dans ces inondations, les pires de ces 30 dernières années, selon les autorités locales. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime aussi que « plus de 550 000 hectares de terres agricoles ont été inondés » cette année dans tout le pays, surtout dans le Nord-Est, où la malnutrition est déjà chronique à cause de l’insécurité qui règne dans cette région.
« Cette crise vient s’ajouter à la crise liée à l’avènement de Boko Haram, il y a près de 15 ans, qui a fait déjà beaucoup de déplacés », explique Mohamed Malick Fall. « Maiduguri a déjà tellement souffert de ce conflit ! », déplore-t-il. Repas, abris, biens de première nécessité sont peu à peu distribués, mais « c’est une course contre la montre pour venir en aide aux sinistrés », alerte le coordonnateur des Nations unies.
Depuis le début de la saison des pluies, les inondations au Nigeria ont fait « 259 morts » et « 625 239 déplacés », selon l’Agence nationale de gestion des urgences.