L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a appelé mardi à la vigilance vis-à-vis des « boissons dites énergisantes » (BDE), dont l’association avec l’alcool ou le sport peut générer des « effets indésirables graves ».
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a appelé mardi à la vigilance vis-à-vis des « boissons dites énergisantes » (BDE), dont l’association avec l’alcool ou le sport peut générer des « effets indésirables graves ».
Ces boissons, dont une centaine de marques sont vendues en France, comme Redbull ou Monster, contiennent taurine, caféine, guarana, ginseng, ou encore vitamines, des ingrédients censés doper l’énergie, font en France l’objet d’une nouvelle tentative de taxation, les précédentes n’ayant pas abouti.
Dans un avis rendu mardi sur les risques liés à leur consommation, l’Anses recommande de modérer leur consommation et appelle à la vigilance pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents.
« On a identifié une quarantaine de cas de problèmes cardiaques qui pourraient être liés de façon possible ou probable à la consommation de ces boissons », a dit Marc Mortureux, directeur général de l’Anses, à la presse. « Nous souhaitons lancer une mise en garde parce qu’il s’agit de comportements à risque qui sont de plus en plus répandus chez les jeunes ».
En France, où ces boissons sont commercialisées depuis 2008, 32 % des consommateurs les consomment lors d’occasions festives, 41 % en lien avec une activité sportive et 16 % en mélange avec de l’alcool.
« Au-delà de ces situations particulières, nous mettons aussi en garde contre une consommation excessive de ces boissons énergisantes compte tenu de leur forte teneur en caféine », a indiqué Marc Mortureux sur i>TELE. « On sait qu’un excès de caféine génère des effets comme le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil des palpitations ou des crises d’épilepsie ».
BAPT PROPOSE UNE TAXATION
Selon l’Anses, une canette standard de 250 ml de boisson énergisante apporte en moyenne l’équivalent en caféine de deux expressos de 50 ml ou de plus de deux canettes de sodas au cola (330 ml).
En France, 25 % des consommateurs français de BDE en boivent plus de 500 ml sur une même journée. Des consommateurs jusque-là peu exposés à la caféine se laissent tenter par les BDE avec, au niveau européen, respectivement 3% des enfants et 8 % des adolescents consommant des BDE plus de 4 à 5 fois par semaine, relève l’Anses dans son avis.
L’agence appelle par ailleurs à la mise en oeuvre de mesures visant à encadrer la promotion des BDE afin de limiter les risques.
L’idée d’une taxe sur les BDE, évoquée dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2013 par la ministre de la Santé Marisol Touraine l’année dernière, avait été rejetée par le Conseil constitutionnel qui a évoqué l’absence de « critères objectifs et rationnels ».
Le député PS Gérard Bapt a toutefois l’intention de déposer cette année un nouvel amendement au PLFSS après l’échec de l’an dernier.
Invité de BFMTV-RMC, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a indiqué mardi qu’il n’était pas favorable « à ce qu’on ajoute des taxes aux taxes » et a estimé qu’il y avait « mille manière de contrôler » la consommation des BDE.