La communauté internationale et particulièrement africaine devrait avoir honte de son indifférence frisant l’indécence face au drame que vivent les Sierra-Léonais.
Cela n’arrive pas qu’aux autres ! Nous sommes généralement en mesure de mobiliser de fortes sommes pour les galas mondains et autres inutilités locales voire internationales du même acabit.
Mais, c’est dans une quasi-totale et mondiale indifférence, que le peuple de Sierra Leone fait face au drame qui l’a durement frappé.
Le pays pleure ses morts, plus de 100 enfants, emportés par les coulées de boue et les inondations qui ont frappé Freetown. Les enterrements collectifs n’ont commencé sur trois jours après la catastrophe, de nombreux corps demeurent non identifiés.
L’aide internationale a commencé à arriver timidement, 48 heures après la catastrophe, pour venir en aide aux milliers de survivants désormais sans abris tandis que les efforts se poursuivent pour retrouver les corps de 600 personnes disparues, avec des chargeuses Caterpillar et le plus souvent, des outils de fortune. L’odeur pestilentielle régnante ne les en dissuade guère.
Cette catastrophe, due à trois jours de pluies torrentielles, aurait fait plus de 300 morts à Freetown, en une seule nuit, selon la Croix-Rouge locale.
Les survivants quant à eux sont confrontés à des conditions difficiles. » Il y a un grand besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d’autres inondations sont encore possibles », a expliqué Adèle Fox, coordinatrice santé pour l’Ong Concern Worlwide.
Situé en bordure de mer, Freetown peuplé d’environ 1,2 million d’habitants est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies: dysenterie et choléra notamment. Les habitations précaires y sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles, mais jamais, jusqu’ici, une telle échelle.
» Il y a de la frustration par rapport à la régularité des inondations et des destructions, pendant la saison des pluies », a révélé Mme Fox sans stigmatiser davantage l’incapacité des pouvoirs publics à prendre des mesures, en vue de prévenir les catastrophes. » Nous sommes débordés » s’est contenté de déclarer, le chef de l’Etat, Ernest Bai Koroma, lors d’une visite à Régent.
L’aide internationale s’organiserait donc très timidement. Les messages de condoléances et de solidarité affluent de toutes parts, dont celui du Pape François, qui s’est dit » profondément attristé », et ceux des dirigeants des pays voisins notamment. Face à cette véritable tragédie, l’aide financière reste dérisoire. À croire que la communauté Africaine n’a pas suffisamment pris la mesure du drame qui frappe un pays frère, ou quelle pense à tort, que cela n’arrive qu’aux autres. La solidarité a donc fait défaut en Sierra Léone. Et tout au moins celle des pays limitrophes, celles des pays de la région et celle du continent Africain.
Et là, l’interrogation première et préoccupante est: « Que peut faire l’Afrique, ne serait ce que dans le cadre d’une coopération Sud-Sud? » Il y a urgence ! Il faut nous débarrasser de nos égoïsmes, guérir la sécheresse des cœurs, pour vivre et ressentir comme un impérieux devoir de conscience la nécessaire solidarité entre les peuples du monde entier qu’ils soient jaunes rouges ou noirs.
Urbain Karim da-Silva
Grand Croix de l’ordre national du Bénin
1er Haut Dignitaire de la Communauté Islamique du Bénin