Session criminelle de l'année au Tribunal de Cotonou : Alofa nie avoir tué Dangnivo et jette le pavé dans la marre

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Au Tribunal de première instance de Cotonou, le procès de l’affaire Urbain Pierre Dangnivo rouvert ce mardi 11 mars 2025 se poursuit. Le principal accusé, Kossi Kodjo Alofa nie avoir tué Dangnivo et jette le pavé dans la marre

Le Tribunal de première instance de Cotonou a repris, ce mardi 11 mars 2025, le procès de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, disparu depuis août 2010. Cette audience s’inscrit dans une nouvelle session criminelle, après plusieurs audiences tenues en 2015, 2016 et 2018, ainsi que diverses investigations complémentaires.

Quelques rappels aux accusés

A l’ouverture des débats, le président de la cour a fait quelques rappels aux accusés: le procès en cours n’était pas un nouveau dossier. C’est  la seule affaire au rôle de la session criminelle de l’année. Il s’agit du dossier Ministère public contre Kossi Kodjo Alofa et Amoussou poursuivis pour assassinant et complicité d’assassinat sur le fonctionnaire du ministère des finances, porté disparu depuis le 17 août 2010. C’est une poursuite des débats déjà amorcés. Il s’est aussi assuré que chacun des accusés était assisté par un avocat, puis invité les témoins présents à se manifester.

Plusieurs avocats ont été recensés, entre autres Me Olga Annassidé et Me Théodore Zinflou. Un écran géant a été installé pour permettre d’écouter les témoignages de personnes situées hors du territoire national. Etaient également présents, des membres de la famille de Pierre Urbain Dangnivo. Ils ont une seule attente: connaître la vérité sur cette affaire vieille de plus de 14 ans.

Le principal accusé, Cossi Alofa,  a déclaré ne pas connaître Pierre Urbain Dangnivo. Interrogé par le président de la cour sur son lien avec l’affaire, il a expliqué : « C’est en raison de cette histoire que je suis ici, sinon je ne le connais pas. »Lors de son audition, Alofa ajoute que Dangnivo détenait des informations compromettantes pour le chef de l’État de l’époque. Et de poursuivre que des individus lui auraient demandé d’endosser la responsabilité de la disparition de Dangnivo.

Parlant des faits, il a fait savoir qu’un jour, à l’aube, il aurait été enlevé, cagoulé et transporté dans un véhicule avant d’être abandonné à Hilla-Condji, à la frontière entre le Bénin et le Togo. Il dit s’être alors rendu aux autorités togolaises, qui l’ont détenu pendant 17 jours avant de l’extrader vers le Bénin. Présent à l’audience, son co-accusé, Donation Amoussou, a assisté aux débats en silence.

 

Kossi Kodjo Alofa poursuit ses déballages

L’avocate de la partie civile  demande la transmission des ordonnances relatives à la conservation des restes du corps de Dangnivo. Elle ne cache pas ses inquiétudes en ce qui concerne les manipulations éventuelles qui pourraient altérer l’intégrité des restes. Elle souligne aussi que des documents importants, tels que les ordonnances de sceller et de lever des scellés, n’avaient pas encore été remis.

A ces demandes, le ministère public s’engage à rendre disponibles les documents indiqués dans les plus brefs délais.

Quant à la partie civile, elle a ensuite interrogé Alofa. Principal accusé, Cossi Alofa  a expliqué qu’au moment de son arrestation, il se trouvait avec un ami sur une moto, dans la nuit du 16 août 2010 (soit la veille de la disparition de Dangnivo), après avoir commis un vol. Après une panne d’essence, la population l’a pris en chasse et l’a arrêté. Alofa déclare qu’on lui avait simplement demandé de dire qu’il était le responsable de la mort de Dangnivo.. «Ils m’ont dit de dire que j’avais tué Dangnivo en lui assenant des coups de gourdin sur la tête », a déclaré Alofa. Il mentionne un certain L. Degbo qui serai un agent des renseignements, et son supérieur qui seraient les personnes qui lui auraient demandé d’endosser le forfait. « On m’a dit ce que je devais dire », dit-il. Quand il a été confronté à des questions  devant le juge d’instruction, il raconte avoir improvisé ses réponses. Il déclare aussi qu’il lui a été promis une somme de 25 millions FCFA s’il acceptait le travail qui lui était demandé. « Lors de mon évasion organisé, on m’a donné 50 mille au lieu de 25 millions , comme promis », confie Alofa.

Les avocats de la partie civile ont, dans leurs interrogatoires, cherché à en savoir plus. A la question de savoir si Alofa était allé à l’école, il répond  qu’il s’est arrêté au CE1. L’avocat a alors souligné le faible niveau scolaire d’Alofa et lui a demandé pourquoi, malgré cela, il semblait suivre des instructions à la lettre. Alofa a réitéré sa déclaration et nie avoir tué Urbain Pierre Dangnivo.

Qu’en est-il du corps exhumé

S’agissant du corps exhumé à Womey,  Alofa déclare qu’il ne sait pas si c’est celui de Dangnivo. Il  rappelle qu’il n’a jamais vu le corps de la victime et qu’il n’a aucune idée de son origine. Il rejette toute responsabilité dans cette affaire, et insiste sur le fait qu’il n’était qu’un instrument dans un scénario. Alofa dit ignorer aussi la provenance du treillis retrouvés à son domicile. L’audience a été suspendue.

Dangnivo était un  cadre du ministère de l’Économie et des Finances. Il a disparu le 17 août 2010 alors qu’il rentrait de service. Depuis, sa famille et l’opinion cherchent toujours à comprendre ce qui c’était passé. En 15 ans, le dossier a connu plusieurs rebondissements sans jamais être vidé.

A..C.C.

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Alofa et Amoussou, deux détenus bien entretenus!

Kodjo Kossi Alofa raconte comment , malgré qu’il était en prison, il était bien entretenu. A en croire ses dires, certaines autorités venaient le chercher pour des virées nocturnes, des dîners copieux et bien arrosés. Il dit avoir bénéficié aussi de vivres et de vêtements.

S’agissant de son co-accusé, Donatien Amoussou, il recevait de l’argent et un abonnement Canal +. Il ajoute qu’n prison des autorités lui auraient rendu visite  et lui dire qu’elles ne l’ont pas oublié.

 

 

Steve Amoussou dit qu’il n’est pas l’initiateur de « l’avatar frère Hounvi »