Le président camerounais Paul Biya a décrété, mercredi 21 février, la hausse à hauteur de 5% des salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Dans un autre décret signé le même jour il a décidé de la revalorisation des allocations familiales pour les travailleurs du public et du privé, à concurrence de 60%. Ces mesures interviennent près de trois semaines après la hausse à la pompe des prix des carburants. Elles sont censées en assouplir les conséquences pour les populations,
Les décrets du président Paul Biya consacrent pour à compter de cette fin de mois de février, les hausses de salaires des fonctionnaires et agents de l’État à hauteur de 5%. De quoi faire des heureux auprès des principaux concernés ? Pas vraiment si l’on en croit Jean Marc Bikoko, le président de la principale centrale syndicale du secteur public : « 5% par rapport à la hausse des prix du carburant de 20% qui elle même induit la hausse des autres denrées de première nécessité c’est insignifiant. »
Qu’aux « parents salariés »
Quid alors de la revalorisation cette fois conséquente des allocations familiales pour les travailleurs du public et du privé à 60% ? Jean Marc Bikoko en relativise l’impact compte tenu du fait qu’une très grande partie de la population en est exclue, avance-t-il : « Cette revalorisation du montant des allocations familiales ne s’adresse qu’aux parents salariés. Soit de la fonction publique soit du privé. Et quand on sait qu’ils représentent à peine 10% de la population active qu’en est il des 90% restants ? Il faut que les allocations soient étendues à tous les parents qui travaillent ou ne travaillent pas. »
Autres solutions
D’autres solutions pour améliorer le quotidien des populations du Cameroun et renflouer les caisses de l’État existent, estime le syndicaliste. A commencer, suggère-t-il par la réduction du train de vie de l’État : « Le gouvernement camerounais c’est plus de soixante ministres , avec tous les avantages insolents y afférents. Le gouvernement peut revoir tout cela afin de pouvoir avoir les coudées franches pour pour gérer les contraintes financières auxquelles il fait face. »
En plus de ces mesures, d’autres négociations sont en cours entre le gouvernement et divers partenaires sociaux. Notamment sur la question de la revalorisation du salaire minimum.