Abidjan est pendant deux semaines la capitale mondiale de la lutte contre la désertification, à l’occasion de la COP15 qui s’est ouverte ce lundi 9 mai. Une douzaine de chefs d’État sont sur place, dont neuf africains.
Alassane Ouattara a ouvert ce lundi matin la COP15 contre la désertification en dressant un tableau sombre de la situation environnementale. « Notre sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse », a-t-il alerté. « La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. 12 millions d’hectares de terres arables sont perdus. »
Le chef de l’État ivoirien a rappelé que son pays était particulièrement touchée par la désertification et la dégradation des terres et, en particulier, des forêts. Le pays a perdu 80% de son couvert forestier depuis l’indépendance, rappelle notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto.
Pour contrer ce phénomène et restaurer 3 millions d’hectares de forêts d’ici 2030, Alassane Ouattara souhaite notamment miser sur l’agroforesterie et impliquer le secteur privé. Et pour permettre à la Côte d’Ivoire de restaurer ces terres dégradées et renforcer durablement la productivité agricole, le président ivoirien a donc demandé aux bailleurs de fonds internationaux de contribuer à hauteur de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans.
Objectif : faire de la Côte d’Ivoire – dont un quart du PIB dépend de l’agriculture – le laboratoire d’une nouvelle stratégie de restauration des terres dégradées.
Neuf chefs d’États africains, parmi lesquels le Togolais Faure Gnassingbé, le Libérien George Weah, le Nigérien Mohamed Bazoum ou encore le Nigérian Muhammadu Buhari, entouraient le président Alassane Ouattara. Le président français Emmanuel Macron ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devaient participer aux débats en vidéoconférence.
Les participants à la COP15 qui se tient jusqu’au 20 mai, tenteront de proposer d’autres mesures concrètes pour lutter contre la dégradation des sols dans les dix prochaines années. Le thème de cet évènement « Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère » est « un appel à l’action pour faire en sorte que la terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures », souligne la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) dans un communiqué.
Avec RFI