Sébastien Ajavon et Komi Koutché actuellement en exil en France est-il concerné par le pardon de Patrice Talon ? Quid de Komi Koutché ? Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur ce sujet jeudi 19 novembre 2020, à la conférence de presse sur le bilan d’étape de la tournée du président de la République.
Le 12 novembre 2020, première journée de sa tournée nationale, d’abord à Savè puis à Tchaourou, le Président Talon a tenu des propos de paix et de pardon qui ont été appréciés par les Béninois. « Je suis venu ce matin demander pardon. Un enfant bien élevé ne sait que demander pardon quelles que soient les circonstances. Les évènements qui ont pu nous meurtrir par le passé doivent être oubliés (…) Moi j’ai pardonné, l’Etat a pardonné, la République a pardonné. C’est à vous de pardonner maintenant », avait déclaré Patrice Talon à Savè puis à Tchaourou. Poursuivant son message de pardon, Patrice Talon a déclaré à Parakou: « Boni Yayi et moi étions comme grand frère et petit frère». A Tchaourou comme à Parakou, le Président Talon a invité « les sages et notables à travailler à sa réconciliation avec son aîné Boni Yayi ».
Dans ses propos, Patrice Talon n’a pas cité les cas Ajavon et Komi Koutché. Pour la suite de sa tournée nationale, il aborde la deuxième étape qui le conduira dès ce vendredi 20 novembre dans les Collines. Le chef de l’Etat est notamment attendu à Savalou et Bantè, localité d’où est originaire Komi Koutché. Beaucoup se demande si Komi Koutché et Sébastien Ajavon sont-ils concernés par le pardon du Président de la République.
Si Ajavon et Koutché rentraient dans cette dynamique…
A la conférence de presse sur le bilan d’étape de la tournée du président de la République, jeudi 19 novembre, le porte-parole du gouvernement a répondu : « Est-ce au nom de la paix, on doit soustraire des présumés coupables, des personnalités à qui l’on reproche des délits de droits communs et qui décident de se soustraire à la justice de notre pays ? Est-ce qu’au nom de cette paix, on doit s’abstenir de poursuivre le voleur de cabri ? Non, il est poursuivi, il est jugé et condamné, il est déposé en prison. Est-ce qu’au nom de cette paix, on doit s’abstenir de poursuivre ceux qui sont accusés, tout au moins soupçonné, d’avoir pris des libertés avec les caisses de l’Etat ? ». Alain Orounla ajoute : « La paix, c’est de pacifier les tensions qui résultent d’affrontements politiques, des incompréhensions qu’il a pu avoir à l’occasion et dans le cadre de la mise en œuvre des réformes politiques ; la réforme de notre système partisan, perçue par certains acteurs comme des motifs d’exclusion alors qu’il s’agissait de réforme pour que notre démocratie ait un sens ».
Le ministre Orounla fait savoir que si Ajavon et Koutché rentraient dans cette dynamique, le président Talon pourrait jouer sa partition, afin que le Bénin soit « totalement pacifié » et « de tout point de vue ».Pour le ministre Orounla, Patrice Talon priorise une dynamique de « paix » et de « réconciliation » avec ses prédécesseurs dont Boni Yayi.
Il poursuit. « Nous avons engagé des réformes politiques qui n’ont pas été comprises par certains partisans de notre ancien président (Boni Yayi, ndlr). Et la mise en œuvre de ces réformes a entrainé des heurts, des bagarres, une confrontation entre l’ancien et le nouveau (Patrice Talon, ndlr) ».
Talon se met à la hauteur de ses devoirs
«Le président Patrice Talon a été l’objet d’invectives, de sarcasme de la part de ses prédécesseurs. Lesquels, s’ils ne sont pas en train de se donner en spectacle au marché Dantokpa, sont dans les journaux à le critiquer de manière outrancière. Il n’a jamais réagi autrement qu’en leur tendant la main. Parce qu’en tant que président en exercice, garant de la paix et de l’unité nationale, il se met à la hauteur de ses devoirs qui est de recourir à la paix en ces circonstances », a souligné Alain Orounla dans ses explications.
Il faut rappeler que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a condamné en octobre 2018, par défaut, Sébastien Ajavon (arrivé 3è au premier tour de l’élection présidentielle de 2016 et allié du candidat Patrice Talon) à 20 ans de prison et à 5 millions de FCFA d’amende. Quant à l’opposant béninois et ancien ministre d’État de Boni Yayi, Komi Koutché, en exil aux États-Unis, il a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle et 500 millions de francs CFA d’amende. C’est sa gestion en qualité d’ancien directeur général du Fonds national de micro crédit (FNM) qui a été jugée.
A.C.C.